Le 3 janvier 1827 (il y a 190 ans) est né à Waldbillig le poète national Michel Rodange, qui avait commencé sa vie professionnelle comme instituteur à Steinsel, puis à Larochette, avant de devenir piqueur cantonal à Echternach, Koerich et à Wiltz. Dans sa préface de l’édition jubilaire de 1939 rééditée en 1948, illustrée par R. Mehlen, Jos. Tockert rappelle que Rodange avait par sa profession une parfaite connaissance des paysages luxembourgeois, des caractères des gens et des particularités linguistiques. Force et faiblesse : Michel Rodange fait dialoguer ses personnages dans les patois locaux respectifs du Préitzerdall, du Sud, de Vianden, d’Echternach, du Mëllerdall, de l’Oesling. Néanmoins, l’auteur lui-même est resté fidèle à son patois de Waldbillig, alors que les protagonistes de la Cour (le roi, le singe) utilisent le langage de la capitale.
La principale œuvre de la littérature nationale ne servira donc malheureusement jamais à l’harmonisation de la langue parlée et de l’orthographe.
Selon Tockert, Rodange était un philanthrope avec un don naturel du sarcasme, de l’ironie de l’humour – toutes ces qualités manquent aux populistes contemporains de la langue luxembourgeoise. Tockert attribue à Michel Rodange comme autres qualités son authenticité, son réalisme perspicace pour la vie des compatriotes et contemporains luxembourgeois, son sens patriotique et la recherche inconditionnelle de la vérité.
Jean Rhein