Chez nos voisins bavarois, la campagne électorale bat son plein. Pour marquer un point contre l’extrême droite xénophobe, raciste et antimusulmane, le Premier ministre désigné comme candidat a annoncé ces derniers jours qu’il entendait légiférer afin qu’à l’entrée de chaque bâtiment public soit apposé ostensiblement un crucifix chrétien afin de signifier la référence des us et coutumes aux seules valeurs chrétiennes.
Il y a quelques jours, à la suite d’une agression dont aurait été victime un adolescent portant une kippa, le Consistoire israélite local a appelé à une manifestation publique à Berlin, invitant tous les participants à se montrer solidaires de la lutte contre l’antisémitisme. Le meilleur moyen de combattre l’antisémitisme ne résiderait-il pas dans le refoulement du sionisme extrémiste de l’État d’Israël ?
Chez nos voisins français par contre, le principe ancré dans la loi de 1905 sur la laïcité est clair et s’applique à l’école publique et à l’Assemblée nationale : «Ni croix, ni voile, ni kippa, ni aucun signe ostentatoire d’appartenance à une religion vaut pour l’école de la République afin de préserver une neutralité absolue de l’État face aux confessions et professions d’opinion.»
Ainsi, le texte actuel de la loi (2004) est particulièrement court : il dispose que dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels des élèves manifesteraient ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Le règlement précise que la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire doit être précédée d’un dialogue avec l’élève.
Jean Rhein