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[Luxemburgensia] Des liens allemands insolites (1)

490_0008_14822224_der_25_008De tout temps, des réfugiés allemands, juifs en l’occurrence, ont trouvé au Luxembourg une terre d’accueil temporaire. Cette hospitalité extraordinaire est retracée dans les mémoires d’Erika et de Klaus Mann, p. ex., qui décrivent comment les enfants de l’écrivain Thomas Mann ont été accueillis chaleureusement par Frantz Clément, Robert Stumper, Karl Schnog, et d’autres représentants de la Fédération des Associations d’éducation populaire (Volksbildungsvereine) à Luxembourg et à Esch.

Le visiteur allemand au Luxembourg le plus célèbre a certainement été Johann Wolfgang von Goethe, lors de la retraite de ses troupes après la bataille de Valmy. Alors qu’il subissait la misère de ses troupes, Goethe a amplement décrit le charme de la forteresse de Luxembourg. Pendant quelques jours (en 1792), il a séjourné à Luxembourg et à Grevenmacher. Mais ce qui a marqué le plus l’homme de lettres est l’excursion qu’il a faite à la colonne romaine d’Igel et à l’arbre de la Liberté aux trois frontières à Schengen (dont il a réalisé un superbe croquis qu’il a transmis ultérieurement à son Prince de Weimar).

Un autre immigré célèbre était d’origine allemande : Wilhelm (Guillaume) Leibfried (1823-1905), né à Trèves et avocat d’affaires à Luxembourg (liquidateur judiciaire de la Banque Nationale). À part ses relations personnelles avec Karl Marx, Leibfried entretenait une correspondance régulière avec les socialistes allemands, en particulier avec August Bebel. Sa fortune lui permettait de verser des dons importants au SPD et de contribuer financièrement à la constitution du mouvement socialiste et coopératif mutualiste du Grand-Duché.

Jean Rhein