Ce qu’ils ont en commun : les Leibniz, Kant, Lessing, Wilhelm Heinse (ou Heintze, Aschaffenburg), Hölderlin, les frères Grimm, Grillparzer, Hoffmann von Fallersleben, et un bibliothécaire luxembourgeois de la Cour, non autrement nommé par ailleurs (quatrième page de couverture): un jour toutes ces personnalités éminentes ont dû quitter leurs fonctions de bibliothécaires à la Cour, et pour quelques-uns d’entre eux non, non sans continuer à faire partie de l’histoire de la littérature et de la philosophie mondiale.
L’auteur Gast Mannes présente dans une maison d’édition allemande son récent ouvrage Der Abschied des Hofibliothekars (2017, ISBN 978-3-487-08593-7) non sans s’étendre sur le conformisme des lèche-culs et courtisans. Nous ne questionnons pas qui auraient pu être les précepteurs des princes et princesses, et des consorts de souverain, au point que ces derniers ignorent encore tout de l’histoire du pays et de sa Constitution, alors qu’ils sont censés représenter la nation. Pauvre Grand-Duché, il ne manquerait plus qu’un jour une grande-tante ne soit béatifiée, sans que son rôle historique n’eusse été entièrement tiré au clair.
Gaston Mannes a traduit les citations latines et celles d’autres langues étrangères en langue allemande. Ses annotations in fine des chapitres sont extrêmement précises, en particulier celle de la page 322 évoquant Grillparzer : «Musenhof und Wanzenhof, ich sag’ euch fröhlich Lebewohl.» Discrétion et loyauté obligent : le livre ne contient aucune annotation littéraire concernant le chapitre «Luxembourg».
Jean Rhein