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Lundi, à partir de 16h34, les femmes françaises « travailleront pour rien »


Manifestation à Paris pour l'égalité des salaires hommes-femmes, le 1er mai 2011. (photo AFP)

Souffrant d’un écart de salaire de plus de 15% par rapport aux hommes, les femmes françaises travailleront « bénévolement » à partir de lundi à 16h34 et jusqu’à la fin de l’année, ont calculé des féministes.

Dans un texte publié sur internet et très relayé en France, les contributrices des Glorieuses, une lettre d’information féministe, réclament l’égalité salariale en appelant les femmes à se mobiliser ce lundi 7 novembre, date à laquelle les hommes auront gagné ce que les femmes gagneront en une année.

S’inspirant d’une initiative islandaise, qui a conduit les femmes de ce pays à descendre dans la rue le 24 octobre pour réclamer l’égalité salariale, la fondatrice des Glorieuses, Rebecca Amsellem, a voulu « adapter l’idée à la France », explique-t-elle.

Selon cette professeure de faculté de 28 ans, l’écart de rémunération de 15,1% entre les hommes et les femmes, mesuré en 2010 par l’institut européen de la statistique Eurostat correspond « à 38,2 jours » de salaire en moins. « Lundi à 16h34 et 7,5 secondes précisément, on peut se dire qu’on va travailler pour rien tous les jours jusqu’à la fin de l’année », souligne-t-elle, appelant à une « prise de conscience collective ».

Des initiatives et appels à la mobilisation ont déjà commencé à émerger, notamment sur Twitter avec le hashtag #7novembre16H34. Une autre association féministe, Les Effronté-e-s, a appelé à un rassemblement ce lundi place de la République à Paris, à 16h34, pour dire qu' »à travail égal, nous méritons un salaire égal ».

Situation « bien pire que cela », rappelle Thomas Piketty

Selon les derniers chiffres d’Eurostat, les femmes françaises gagnaient en 2014 un salaire horaire brut inférieur de 15,5% à celui des hommes. Ce chiffre est de 16,7% au niveau européen.

Mais la situation est en réalité « bien pire » que cela, « car les femmes n’ont toujours pas accès aux mêmes emplois que les hommes, loin s’en faut », selon le constat de l’économiste français Thomas Piketty.

Le Quotidien / AFP

8,6% au Luxembourg

Selon les chiffres d’Eurostat de 2012, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes était de 8,6% en moyenne au Luxembourg (16,4% dans l’UE-28). Il était alors de 23,4% en Autriche, 22,4% en Allemagne, 16,9% aux Pays-Bas, 15,7% au Portugal, 14,8% en France, 10% en Belgique et 6,7% en Italie, pour ne citer que ces pays.