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Loi travail vs assurance chômage : l’ultimatum du Medef


Particulièrement offensif, Pierre Gattaz a donné "trois semaines" au gouvernement pour "profondément corriger" le texte de la loi travail. (Photo AFP)

C’est un ultimatum lancé au gouvernement français : le président du Medef, Pierre Gattaz, menace de se retirer de la négociation d’assurance chômage si « rien ne bouge rapidement » sur le projet de loi travail.

Particulièrement offensif, Pierre Gattaz a donné « trois semaines » au gouvernement pour « profondément corriger » le texte, sans quoi « nous demanderons sans doute la suspension des négociations d’assurance chômage ».

Organisations patronales et syndicales négocient depuis février une nouvelle convention d’assurance chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain. « Il n’est plus question aujourd’hui de continuer à faire semblant, à négocier dans une logique absurde de donnant-donnant, qui n’a mené depuis 30 ans qu’à plus de complexité, de rigidité et de coût pour les entreprises, et plus de chômage durablement élevé pour les concitoyens », tance-t-il. « Nous avons atteint aujourd’hui notre point de rupture », avec « un texte qui ne mène à rien et qui peut être vraiment contreproductif ».

Motif de casus belli

Le patron des patrons réclame le retrait du compte personnel d’activité, de la surtaxation obligatoire des CDD et du mandatement pour les petites entreprises sans représentation du personnel, qui devront négocier avec des salariés mandatés par un syndicat. Un motif de casus belli, selon lui.

La réforme du Code du travail, bien qu’édulcorée pour apaiser la colère de la majorité, répond à plusieurs revendications patronales : clarification des critères de licenciement économique, assouplissement du temps de travail, accords dits offensifs en faveur de l’emploi… « Il reste quelques points positifs, mais il y a une longue liste de points négatifs », a opposé Pierre Gattaz, craignant « une version 4 qui serait encore plus horrible ».

Si d’aventure la négociation sur l’assurance chômage venait à échouer, l’État fixerait lui-même « les nouveaux paramètres de l’assurance chômage », avait prévenu en février la ministre du Travail Myriam El Khomri.