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Loi travail : Juppé appelle le gouvernement à rétablir le dialogue


Alain Juppé le 25 mai 2016 à Bordeaux. (Photo : AFP)

Le candidat à la primaire de la droite Alain Juppé a exprimé vendredi son inquiétude sur la durée du mouvement de contestation de la loi travail, qu’il voit s’étendre jusqu’à l’été, estimant que la seule sortie possible pour le gouvernement est de «rétablir le dialogue».

«Le problème qui me préoccupe, c’est que cela va durer. On est parti pour tout le mois de juin minimum, et peut-être pour tout le mois de juillet», a déclaré Alain Juppé à Bordeaux lors d’un point-presse en marge d’un Conseil de Bordeaux-Métropole. «Le Sénat va sans doute réécrire le texte» de la Loi travail, a poursuivi l’ancien Premier ministre, «donc ça va repartir à l’Assemblée nationale, on va avoir de nouveau une partie de bras de fer au sein de la majorité socialiste, avec peut-être un nouveau 49-3, et donc le risque que les manifestations se prolongent pendant toute cette période d’incertitude politique».

Pour Alain Juppé, il faut que le gouvernement «sorte de la grève, il faut qu’il trouve une solution pour rétablir le dialogue et sortir de la grève». Mais il n’a pas souhaité «se mêler» de la question de savoir s’il faudrait toucher à l’article 2 contesté de la Loi travail, donnant primauté aux accords d’entreprise sur l’aménagement du temps de travail. Il a jugé que le gouvernement s’est enfermé dans une situation «absolument impossible en engageant une réforme sans avoir aucun soutien de nulle part», opinion, patronat, ou syndicats. Lui-même a affirmé qu’il ne pourrait se trouver en pareille posture car il demanderait «le soutien des Français» avant la présidentielle 2017. Et ils lui «donneraient mandat, ou pas», d’engager des réformes.

En novembre-décembre 1995, Alain Juppé, alors Premier ministre de Jacques Chirac, avait vu ses ambitions de réforme profonde (sécurité sociale, retraites), se heurter à une fronde sociale d’une ampleur inégalée depuis mai 1968, avec des centaines de milliers de manifestants dans les rues, des grèves et des transports paralysés pendant trois semaines. Évoquant l’impact du mouvement actuel, Alain Juppé a relevé un étalement dans le temps des manifestations interférerait avec l’Euro de football (10 juin-10 juillet), et «pourrait dissuader des visiteurs étrangers», impactant «la fréquentation touristique normale et celle de l’Euro».

Le Quotidien/AFP