François Hollande a défendu jeudi le projet de loi travail, «un texte de progrès», assurant que l’article sur les accords d’entreprise ne remettrait pas en cause les «principes fondamentaux» du droit du travail, à quelques heures du vote d’une motion de censure déposée en réaction à l’utilisation du 49-3 par le gouvernement.
«Ce texte doit être défendu, il doit être regardé comme un texte de progrès, il doit être aussi conçu pour les salariés comme pour les chefs d’entreprise. Moi, je ne veux pas les opposer», a lancé le président de la République lors d’une visite aux Mureaux (Yvelines) chez Prodways, numéro un français de l’impression 3D et filiale du groupe Gorgé.
Quant à l’article 2 du texte dénoncé par plusieurs syndicats, car il permet aux accords d’entreprise d’être moins favorables que les accords de branche en matière d’aménagement du temps de travail (durée et rémunération des heures supplémentaires), François Hollande a plaidé en faveur de «garanties pour les salariés que la loi s’appliquera et qu’il n’y aura pas de mise en cause des principes fondamentaux du droit du travail». «Ce serait inacceptable», a-t-il ajouté.
«Ce projet de loi qui aujourd’hui, bien sûr, suscite bien des débats est fondé sur la confiance, a-t-il dit encore. Ca sera un travail long parce que notre pays ne va pas changer du jour au lendemain. Il faut lui donner les structures qui lui permettront d’y parvenir». «La compétitivité, a remarqué le président de la République, ce n’est pas faire baisser les salaires, ce n’est pas abaisser les protections sociales, ce n’est pas diminuer le contrat de travail pour qu’il soit finalement d’une flexibilité qui en fasse une variable d’ajustement».
«La compétitivité, a-t-il souligné, c’est avoir un savoir-faire, une qualité, une technologie et une souplesse. Et c’est pourquoi nous voulons qu’au niveau de l’entreprise (…) il soit possible entre les salariés, leurs représentants et la direction de concevoir ce qui va être la meilleure organisation du travail, la meilleure efficacité». François Hollande a justifié le dialogue social dans l’entreprise. «C’est mieux quand on peut définir par des partenaires sociaux responsables et avec une direction qui s’engage les conditions de travail et de vie au travail pour les salariés. C’est mieux aussi de le faire au niveau de l’entreprise parce qu’on sait exactement quels sont les enjeux industriels ou les enjeux d’activité», a-t-il argué.
«C’est le contenu qui compte, il faut regarder le contenu» du projet de loi, a souligné une source proche de la présidence, interrogé sur les «frondeurs» socialistes, qui s’opposent vivement au texte. Le chef de l’Etat a enfin salué le groupe Gorgé, une entreprise de taille intermédiaire (ETI) spécialisée dans les industries de haute technologie, souhaitant que la France dispose de davantage d’entreprises de cette taille à l’instar de l’Allemagne.
Le Quotidien/AFP