L’instituteur avait tout inventé : un enseignant d’une école maternelle de la région parisienne, qui affirmait avoir été agressé lundi dans sa classe par un homme cagoulé se réclamant du groupe Etat islamique (EI) a avoué quelques heures plus tard avoir affabulé.
Le récit de sa prétendue agression a relancé la psychose au nouvel attentat jihadiste, avec un imposant déploiement policier et des gros titres « en direct » dans les médias. La section antiterroriste du parquet de Paris s’était aussitôt saisie de l’enquête ouverte pour tentative d’assassinat sur un enseignant en relation avec une entreprise terroriste.
Mais dans l’après-midi, après quelques heures d’interrogatoires, l’instituteur de 45 ans, hospitalisé pour des blessures superficielles au cou et à la gorge, a finalement reconnu avoir tout inventé. L’homme avait assuré avoir été poignardé vers 7h10, alors qu’il préparait sa classe dans l’école maternelle Jean-Perrin, à Aubervilliers, en banlieue nord-est de Paris.
Selon lui, un agresseur, en tenue de peintre, ganté et cagoulé, chaussures militaires de type rangers aux pieds, était arrivé sans armes et s’était saisi d’un cutter qui se trouvait dans la salle de classe. L’enseignant avait affirmé que l’homme avait lancé : « C’est Daech (acronyme arabe de l’EI, ndlr), c’est un avertissement ». Toujours selon ses déclarations, l’agresseur avait pu prendre la fuite.
« Apprécié et connu de tous »
La ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem s’était rendu rapidement sur place, dénonçant un « acte d’une grande gravité ». L’EI a visé directement dans l’une de ses revues de propagande fin novembre les fonctionnaires de l’Éducation nationale, accusés d’être « en guerre ouverte contre la famille musulmane ». Les motivations de l’instituteur, qui enseigne depuis 20 ans dans cet établissement en zone d’éducation prioritaire, ne sont pas encore connues. Il est « apprécié » et « connu de tous les parents », a déclaré le maire Pascal Beaudet.
AFP