Les femmes élues de l’opposition municipale de Limoges ont publiquement exprimé mercredi leur ras-le-bol, face à des propos « systématiquement sexués et sexistes » tenus à leur encontre par le maire, Emile-Roger Lombertie (Les Républicains), et certains membres de son équipe.
« Malgré nos divergences politiques nous sommes toutes ici d’accord sur le fait qu’il faut lancer une alerte sur ce qui se passe dans cette ville », a résumé Marie-Paule Barruche, élue du groupe socialiste, au cours d’une conférence de presse rassemblant l’ensemble des élues d’opposition à l’exception du Front national.
« Manifestement, les concepts de femme et opposition ne marchent pas ensemble pour le maire, qui oppose systématiquement à nos demandes railleries, moqueries et attaques personnelles », renchérit Danièle Soury (Front de Gauche), qui souligne que le maire l’appelle « Monsieur » depuis deux ans. « Nous posons des questions politiques et nous attendons des réponses politiques, argument contre argument », insiste Marie-Anne Robert-Kerbrat, élue de Cap 21. En lieu et place, « le maire et ses colistiers répondent au niveau de la ceinture », s’insurge-t-elle.
Interrogé par sur la nature sexiste des propos qui lui sont reprochés, Emile-Roger Lombertie, a répondu : « Je n’ai pas l’impression mais je vais revisionner les images. » Ajoutant que « le problème des hommes et des femmes politiques, c’est que se sont des personnes politiques ».
Les élues d’opposition, elles, disent ne plus supporter « les attaques personnelles, intimes, sexuées, voire sexistes » que leur opposent le premier magistrat, exemples à l’appui. « Lorsque j’ai posé une question sur la baisse des subventions aux clubs sportifs, le maire a sous-entendu que je rendrais visite à des joueurs dans les vestiaires », se souvient Sandrine Rotzler (groupe PS). « Je l’ai interpellé sur une question relative au scolaire; il est parti dans des élucubrations, évoquant mes désirs et mes fantasmes », ajoute Geneviève Manigaud, élue de la société civile.
AFP