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[Ligue des champions] Les souvenirs amers de Monaco face à la Juve


Au match retour en 2015, Chiellini avait ôté de la main le ballon des pieds de Moutinho. Il n'avait été qu'averti. (photo AFP)

Monaco a une dent contre la Juventus Turin, qu’il reçoit mercredi soir en demi-finale aller de la Ligue des champions. En 2015 leur quart de finale s’était joué sur un pénalty (1-0, 0-0) et des décisions arbitrales restées en travers de la gorge de l’ASM.

« C’est souvent comme ça contre les Italiens », peste aujourd’hui Jean Petit ancien capitaine monégasque, et plus de 42 ans au club comme joueur puis entraineur. « Je me souviens aussi des matches contre la Sampdoria Gênes (en 1990) ou le Milan (en 1994), des clubs plus puissants que nous. »

« Mais cette année, c’est différent, pressent-il. L’équipe a prouvé qu’elle était aussi bonne que n’importe qui en Europe. »

Ce 14 avril 2015, à l’aller à Turin, le match fut très équilibré (1-0). Durant la première demi-heure Martial et Ferreira Carrasco avaient fait souffrir l’arrière-garde turinoise. Sans réalisme.

De plus, l’arbitre, le Tchèque Pavel Kralovec, n’avait pas bronché à la suite une action très litigieuse de Chiellini sur Martial, déséquilibré dans la surface (39).

Or, peu avant l’heure de jeu, le directeur du jeu sifflait une faute de Carvalho sur Morata et désignait le point de pénalty. Pourtant, l’accrochage débutait clairement à l’extérieur de la surface de réparation.

Ce pénalty, bien sévère, était transformé par Vidal (57). Et ce fut tout, d’un match qui laissa les hommes de Leonardo Jardim entre regrets et espoirs.

Au retour, une semaine plus tard, une action litigieuse au détriment des Monégasque survenait dès la première minute. On jouait depuis 45 secondes lorsque Chiellini glissa. Tel un rugbyman après un plaquage raté, il effectua un magnifique cuillère pour enlever avec la main, le ballon des pieds de Moutinho. L’international italien ne fut qu’averti.

« Clairement désavantagée »

« L’arbitre n’a pas voulu que la Juve soit éliminée sur un tel fait de jeu aussi rapidement, analyse aujourd’hui Jean Petit. Mais il doit être expulsé. L’équipe a clairement été désavantagée. Tu sors frustré. »

D’autant que par la suite, Kondogbia, excellent sur les deux confrontations, était déséquilibré dans la surface par le duo Vidal-Chiellini. Mais l’arbitre écossais William Collum ne bronchait pas.

Après la rencontre, Andrea Raggi, était furieux. « Qu’est-ce qu’il lui fallait à l’arbitre, demanda-t-il. Le rouge pour Chiellini est clair, le penalty aussi. Sortir comme ça, fait vraiment mal. »

Même si Pirlo avait frappé un coup-franc sur l’arrête droite des buts de Subasic à la 90e minute, Monaco avait « été supérieur dans le jeu et ne méritait pas l’élimination », se remémore Jean Petit.

Après la rencontre, le vice-président monégasque Vadim Vasilyev suggérait à l’UEFA d’utiliser rapidement la vidéo. Jardim, lui, était, dépité.

« Je ne vais pas parler de l’arbitrage, lançait-il. Je laisse les médias le faire. Mais ça me rend triste qu’un quart de finale de Ligue des champions ne se joue pas sur la qualité des joueurs. Je suis certain que l’UEFA n’est pas satisfaite non plus. »

Le temps a passé depuis. Et Bernardo Silva se souvient d’être tombé « contre une équipe magnifique ». « On n’avait pas eu de chance mais on s’est beaucoup amélioré depuis deux ans », conclut le N.10 portugais, plein d’appétit pour la revanche… sur le terrain.

Le Quotidien / AFP