Battu à deux reprises à Qarabag mardi, Jonathan Joubert, le gardien dudelangeois, aimerait que son équipe s’inspire au retour des champions de Gibraltar (qui ont battu le Celtic Glasgow).
Vous qui comptez plus de 30 rencontres européennes à votre actif, où situez-vous cette équipe de Qarabag?
Jonathan Joubert : Plus ou moins au même niveau qu’une formation comme les Bulgares de Ludogorets que nous avions rencontrés en 2014. Qarabag a des individualités plus fortes, par exemple, que celles du Red Bull Salzbourg que nous avions éliminé en 2012.
Cette formation azérie a du ballon, un bon jeu de passe et est bien collectivement. Devant une assemblée que j’évalue à 15 000 personnes (dans un stade de 30 000), elle nous a obligés à beaucoup défendre, surtout en première période.
Vous semblez vous en sortir plutôt pas trop mal avec seulement deux buts de retard après ce match aller…
Oui. On va dire que c’est un score plutôt logique. Lorsqu’on prend le deuxième but, il reste encore une bonne heure à jouer. Nous espérions inscrire ce petit but qui aurait pu changer le match. Nous avons obtenu deux ou trois phases arrêtées, mais celles-ci n’ont rien donné. Et dans le jeu, nous n’avons pas réussi à véritablement nous créer des occasions franches.
Notre adversaire a plus géré en deuxième période, alors que nous avons alors évolué un cran plus haut.
Vous n’êtes pas passé loin d’arrêter le penalty du 1-0. Cela doit être frustrant, non?
J’étais déçu, oui. Je touche bien la balle, mais celle-ci était sans doute trop forte pour que je puisse la sortir.
Combien de chances vous vous donnez de parvenir à vous qualifier au match retour mercredi à Dudelange?
En général, quand vous perdez 2-0 à l’aller, vos chances ne sont pas énormes. Il faut rester réaliste, c’est une grosse équipe qu’on va avoir en face de nous. Mais il faudra tout donner. On aura certainement besoin d’un match parfait. Si on évolue en dessous de ce niveau-là, ce ne sera pas possible. Et la moindre erreur risque de se payer cash.
Mais en football, tout est possible. C’est le discours que nous a tenu l’entraîneur avant la rencontre, en argumentant sur le fait que nous l’avions déjà réussi face à Salzbourg.
Plus près de nous, il y a les champions de Gibraltar, le Lincoln FC, qui ont battu 1-0 le Celtic Glasgow cette semaine…
Cela montre bien qu’il n’y a plus de « petites équipes ». Et que tout peut arriver quand une (grosse) équipe ne marque pas. Donc, mercredi, il faudra penser à ne pas encaisser, puis, à un moment donné à se projeter vers l’avant et essayer de marquer ce but qui pourrait les faire douter. Après, tout peut arriver dans une fin de match.
Quel est votre premier sentiment sur le Dudelange version Dino Toppmöller? Votre équipier Jerry Prempeh disait dans nos colonnes hier qu’il sera «beaucoup plus joueur»…
Pour le moment, c’est forcément difficile à dire. Sur ce que j’entends et ce que je vois, j’aurais tendance à dire la même chose que Jerry. C’est le discours qu’on tient à Dudelange et c’est ce qu’on voudrait y voir. Mais c’est le genre de chose qu’il est toujours facile à déclarer. Après, il faut parvenir à le mettre en œuvre!
Et ce n’est pas si simple quand tu es la seule équipe à vouloir jouer et que ton adversaire défend à neuf ou dix, en se contentant des contre-attaques… Pour pratiquer un beau football, il faut être deux à vouloir jouer.
Entretien réalisé par Julien Carette