Si le contenu de ses prestations demeure imparfait, le bilan comptable du FC Metz est bon. Le leader peut donc continuer à travailler sereinement.
Le FC Metz tient toujours le haut du pavé aujourd’hui et il est certain de rester leader de Ligue 2 au moins jusqu’à vendredi prochain.
Freinée à Nîmes samedi (2-2), l’AS Nancy-Lorraine n’a pas réussi à le déloger d’une première place conquise de haute lutte à Créteil. En termes strictement comptables, les voyants grenat affichent donc un vert éclatant. Radieux. Car, pour l’heure, personne n’a fait mieux que 10 points sur 12 possibles, sans oublier ce petit but encaissé qui valide, ou plutôt confirme, un comportement défensif de premier plan.
Au-delà d’un rang qui demeure anecdotique à ce stade de la saison, Metz pouvait déjà savourer son résultat francilien. L’ensemble mosellan a en effet renversé un scénario coton pour se tricoter son maillot de leader. Avec une ouverture du score précoce (5e), le piège de Créteil était tendu. Un penalty raté de Ngbakoto a ensuite profité à Bussmann qui envoyait «une pépite» pour reprendre les termes du buteur, avant que Lejeune ne parachève l’œuvre lorraine sur un autre tir de réparation (1-2). Efficacité, réussite et réaction : autant d’atouts qu’il faut savoir glisser dans sa poche pour voyager loin.
Manque seulement la maîtrise. Comme face à Valenciennes (2-0), le FC Metz a totalement raté sa première mi-temps à Créteil. Avant, il avait plutôt tendance à s’exposer en seconde période… C’est son petit pêché mignon cette saison. Cette équipe convainc par séquences.
Production française
Le défi de la constance reste donc entier. Les Grenats ne verront pas toujours d’issue aussi favorable à l’arrivée mais, pour le moment, ils doivent apprécier leur bilan. Pour un effectif en reconstruction, c’est un fabuleux gain de temps. Car ce groupe doit composer avec un nouveau staff, d’autres idées, des recrues à intégrer et une relégation à digérer…
Au passage, il est amusant de considérer la tournure des événements autour de cet attelage cosmopolite. Résumé des épisodes précédents : Metz a attiré un directeur sportif portugais, un entraîneur belge et des recrues de tous pays pour développer un romantisme espagnol sur le terrain, ce fameux beau jeu vers l’avant, tout en passes courtes et possession. Résultat? Metz parle étranger mais continue de produire français.
Jusqu’ici, ce sont les anciens de la maison et les enfants du centre de formation qui se mettent en évidence. Lejeune est le meilleur buteur (3 réalisations), Ngbakoto et Palomino se comportent en patrons, Bussmann a déjà glissé deux «pépites» qui valent de l’or, Didillon est sublime dans ses cages et Doukouré s’avère très à l’aise dans cette nouvelle configuration. C’est bon signe. José Riga peut s’appuyer sur un noyau en place pour incorporer ses renforts. L’entraîneur sera plus heureux encore lorsqu’un avant-centre messin aura débloqué son compteur. C’est l’autre nuance de ce début de saison. Une vraie question et une piste de travail. Mais on évitera d’appuyer sur ce débat chagrin en ces temps de réjouissances. Pour préserver l’ambiance. Et souligner combien la descente est un lointain souvenir déjà…
Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)