Après un derby lorrain frustrant (0-0), les Grenats jouent ce soir, au Havre.
Le FC Metz reprend la route aujourd’hui, avec un col de montagne dans son rétroviseur et les docks du Havre pour nouvel horizon. Sommet passionnel, le derby lorrain aura finalement accouché d’une souris (0-0) et c’est un retour à l’ordinaire qui attend les Grenats. Sans les oripeaux affectifs d’une lutte de pouvoir avec Nancy, mais avec une feuille de route inchangée. Ce soir, il s’agira encore et toujours de parfaire un jeu fondé sur la maîtrise et la possession, de préserver une invincibilité en vigueur depuis sept journées et, bien sûr, de regagner la Lorraine avec ce même statut de leader.
Tout à l’heure, Metz présentera sa maîtrise, ou plutôt la thèse qu’il s’en fait, sur le pupitre d’un curieux adversaire. Car Le Havre est déroutant depuis le début de saison. Vainqueur de Bourg et Ajaccio pour commencer, le HAC faisait figure de candidat solide à la montée. Quatre défaites et une élimination en Coupe plus tard, les Normands devaient rentrer dans le rang (11e). Et semer les observateurs…
«J’attends mieux de nos attaquants»
À ce jour, le HAC inscrit autant de buts qu’il en encaisse (9). Il est également incapable de partager les points (3 victoires, 4 revers), ce qui trahit un caractère joueur, mais c’est surtout l’inconstance qui domine son parcours. Comment analyser autrement un groupe capable de passer quatre pions à Lens (0-4), avant de s’incliner chez lui, face au Red Star (0-2) et au CA Bastia (1-2)? «Il ne faut pas se fier aux apparences, tranche José Riga. Le Havre vaut mieux que son classement actuel.»
Metz est obligé de rester prudent. Les Grenats ont suffisamment pratiqué Mathieu Duhamel pour savoir qu’il peut frapper à tout moment. Comme Ghislain Gimbert, l’autre attaquant d’expérience du dispositif normand. Les Lorrains avaient aussi éprouvé toutes les peines du monde à tromper Fabien Farnolle, quand ce gardien évoluait à Clermont. Entre autres réjouissances au programme…
Avant de considérer l’hostilité locale, Metz devra, de toute façon, procéder à son introspection. José Riga a, certes, le mérite d’avoir conduit en tête de la L2 un groupe remodelé, aux états de forme très disparates, mais le passage de Nancy fut aussi une invitation à l’humilité. La marge de manœuvre n’est pas nette. Les Grenats demeurent très alternatifs dans leur travail de construction et la quête du buteur n’est pas résolue non plus… «J’attends mieux de nos attaquants, appuie l’entraîneur belge. Ils doivent et peuvent mieux faire.»
Évidemment, Le Havre et 18 autres clubs aimeraient avoir les mêmes problèmes, ces 17 points au compteur et ce bilan défensif sans équivalent (deux buts encaissés)… Finalement, le vrai défi de Metz est là. Rester leader et devenir indiscutable.
Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)