À trop penser aux récentes égalisations qui l’ont miné, le FC Metz a un peu tremblé mais beaucoup gagné en dominant Bastia ce vendredi (1-0). Ce concurrent direct est désormais à bonne distance. Sérénité !
De l’art de trouver un nouveau souffle malgré des vents contraires… C’est un peu l’histoire de cette soirée messine, en compagnie du SC Bastia (1-0). Au moment de regagner leur vestiaire à la pause, les Grenats pouvaient légitimement s’interroger sur la tournure d’une rencontre fort mal emmanchée. Avec une occasion énorme de Mandjeck déviée par Leca (5e ), un but de Diabaté refusé pour hors-jeu (25e ), un arbitrage étrange, à contretemps, et deux joueurs tombés au front (Falette, Sarr), la guerre n’était pas gagnée.
La bataille du maintien a pourtant emprunté un virage capital à Saint-Symphorien et celui-ci s’est dessiné dès la première minute après la pause. Quand un centre de l’excellent Balliu détourné par Cioni contre son camp a offert, aux Mosellans, le bonheur d’une victoire à domicile et le privilège de compter dix points d’avance sur la victime du jour, désormais enlisée à la 19e position du classement. Et si Metz n’a pu faire l’économie de quelques frissons à l’approche du coup de sifflet libérateur, cette fois, il n’a pas cédé dans les dernières minutes. Fin de la psychose, donc, après les traumatismes rennais (1-1) et stéphanois (2-2)…
Serin a redouté « le cauchemar »
Ce résultat porte à neuf sorties consécutives l’invincibilité mosellane à domicile. Il est tout à fait logique au demeurant. Malgré la pression corse autorisée par une fébrilité locale inquiétante en bout de partie, les Grenats ont dominé leur sujet et monopolisé le ballon face à une équipe très amoindrie et bien faiblarde. Bastia est seulement resté dans le coup car son hôte a oublié son instinct tueur et failli dans ses derniers gestes.
Mandjeck avait annoncé la couleur d’emblée sur sa première tête puis sur une reprise envolée en tribune à la réception d’un corner de Jouffre (7e ). Ses coéquipiers n’ont pas visé plus juste. Cohade a expédié un coup franc au-dessus (41e ), Doukouré a trouvé un Corse pour dévier son coup de pétard (55e ) et Leca s’est encore interposé devant Cohade (53e ) et Nguette (84e )…
Quand un coup franc de Marange a léché le montant du poteau de Didillon (68e ), forcément, le public s’est posé quelques questions. Allait-il encore pleurer deux points évaporés ? « J’ai eu peur de revivre le cauchemar de Rennes et Saint-Etienne », reconnaissait Bernard Serin. Le président a dormi tranquille finalement. Le patron s’avouait « soulagé ». « On a fait un grand pas pour éviter de descendre directement », savourait-il.
L’attention messine va en effet se concentrer sur la 18e place et ce barrage à éviter. L’horizon se dégage un peu pour les Grenats. « Ce n’est pas fini, personne ne va lâcher le morceau », prévient Renaud Cohade. Certes. Mais tout le monde ne vivra pas la trêve internationale avec la même légèreté. Metz a aussi gagné ça.
Christian Jougleux (Le Républicain Lorrain)