Le FC Metz repart sur la route et s’avance vers un déplacement complexe à Marseille. Malgré la solidité de son parcours à l’extérieur, le promu défie un OM invaincu au Vélodrome avec un effectif diminué.
La France du football aura les yeux braqués sur Marseille ce dimanche soir et ce n’est pas forcément le FC Metz qui retiendra son attention. Car une foule d’événements se bousculent au portillon du Vélodrome, pour ce match de clôture de la 9e journée : l’OM va porter le record de rencontres jouées en Ligue 1 à 2 369, son capitaine Lassana Diarra consacre enfin son retour aux affaires et il s’agit du dernier match du club olympien sous la coupe de sa propriétaire Margarita Louis-Dreyfus. Franck McCourt va officiellement récupérer le bébé ce lundi et l’Américain serait ravi, au demeurant, d’hériter d’un groupe toujours invaincu à domicile.
Les Grenats sont tranquilles finalement, les projecteurs ne seront pas focalisés sur eux. Le FC Metz ferait même figure de victime désignée pour le coup, avec son statut de promu et ses problèmes du moment. À savoir un effectif amputé par les suspensions de trois titulaires (Falette, Cohade, Doukouré), des joueurs de retour de blessure (Nguette, Lejeune, Rivierez) et, surtout, ce souvenir encore vivace d’un naufrage à domicile contre Monaco (0-7). Qui faisait suite à une déroute contre Bordeaux (0-3)…
La défense voyage bien
Les joueurs de Philippe Hinschberger ont défilé toute la semaine en salle de presse avec la même idée en tête : « retrouver une solidité défensive » (Georges Mandjeck), « être présent dans les duels et l’impact » (Mevlüt Erding). L’entraîneur messin a d’ailleurs « évacué le match contre Monaco » en débriefant cette claque historique sur vidéo, mais, ce samedi, il préférait considérer l’aspect positif du parcours mosellan. « On a peut-être pris dix buts en deux matches à domicile , rappelait-il, mais, à l’extérieur, on n’en a encaissé aucun sur nos trois dernières sorties. »
Metz est effectivement plus à l’aise avec l’idée d’abandonner le ballon et de surprendre ses hôtes en contre. Ces atouts lui taillent un profil de bon voyageur cette saison et il sera instructif de voir son effectif bricolé à l’épreuve d’une équipe en forme à domicile (deux victoires, deux nuls).
Les Grenats savent par ailleurs rappeler qu’ils se procurent toujours des opportunités cette saison. Ils affichent même un bilan moyen de huit tirs par match, dont quatre cadrés, sur l’ensemble de leurs déplacements. Preuve que les occasions existent.
Et Mevlüt Erding a déjà inscrit quatre de ses six réalisations à l’extérieur. Il appartiendra donc à l’attaquant franco-turc de faire son pain avec les miettes de ballon qui lui reviendront au Vélodrome. Metz ne devrait pas prendre l’initiative du jeu et il s’agira, par conséquent, d‘optimiser chaque fenêtre de tir. De viser juste.
Il est permis au promu d’espérer de toute façon. L’OM ne présente pas des gages de sérénité exceptionnels en défense (10 buts encaissés) et, au risque d’insister, la pression ne sera pas mosellane. En cas de performance lorraine, cette même France du football serait d’ailleurs plus prompte à souligner la défaite olympienne plutôt que la victoire des Grenats. Metz s’en accommodera tout à fait et saura savourer le prestige de l’opération. Après tout, cette équipe voyage léger cette saison puisqu’elle prend surtout des valises à la maison. Ce n’est pas encore le moment de changer les habitudes. Attendons plutôt la semaine prochaine.
Christian Jougleux (Le Républicain Lorrain)