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L’heure de vérité


La campagne pour l’élection présidentielle française est aujourd’hui complètement cannibalisée par «l’affaire Fillon». Pas une semaine ne s’écoule sans que des indiscrétions sur les avancées de l’enquête ne soient jetées sur la place publique. Pas une journée ne se passe sans que les grands médias français ne fassent une nouvelle annonce sur les désistements autour du candidat Les Républicains. Pas une soirée ne se termine sans des débats sur ces sondages qui sont de plus en plus mauvais pour celui qui avait pourtant battu, et largement, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy aux primaires de son parti.

Hier, François Fillon a tenté de rassembler autour de lui ses fidèles devant la tour Eiffel, au Trocadéro, à Paris. Des milliers de personnes sont venues l’acclamer… mais est-ce que cela sera suffisant pour (le) rassurer? Pour enfoncer le clou, le candidat Les Républicains s’est même rendu dans la foulée sur le plateau du journal télévisé de France 2 pour dire haut et fort qu’il était le candidat de la droite désigné par les primaires, qu’il resterait aux commandes vaille que vaille, coûte que coûte.

En coulisses, pourtant, certains ténors du parti semblent déjà manœuvrer pour tenter de sauver le navire «Les Républicains» à la dérive. Le nom d’Alain Juppé est dans tous les esprits pour tenter de redresser la barre. Le 23 avril (dans sept semaines seulement) aura lieu le premier tour de cette élection cruciale aussi bien pour la France que pour l’Europe. Dans les intentions de vote, Marine Le Pen caracole toujours en tête suivie d’Emmanuel Macron, l’outsider, et de François Fillon dont les soutiens (et les électeurs) se réduisent comme peau de chagrin. La situation est terrible pour cette droite française qui estimait avoir un boulevard devant elle pour que l’un des siens succède à François Hollande.

Aujourd’hui, engluée dans l’affaire Fillon, elle semble se désunir juste avant le grand saut. Macron et Le Pen patientent en voyant leur rival s’enfoncer, pris dans le tourbillon judiciaire et médiatique. Finalement, peut-être vont-ils vaincre sans devoir combattre le 23 avril?

Laurent Duraisin (lduraisin@lequotidien.lu)