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Levothyrox : un médecin de Reims porte plainte pour « tromperie aggravée »


Dans sa plainte, le médecin affirme "n'avoir jamais reçu d'information sur la nature des effets indésirables que la nouvelle formulation du Levothyrox allait entraîner". (illustration AFP)

Un médecin généraliste installé à Reims (Marne) a porté plainte contre X pour « tromperie aggravée », après que plusieurs de ses patients malades de la thyroïde se sont plaints des effets secondaires de la nouvelle formule du Levothyrox (Merck), a-t-il affirmé samedi.

La plainte du Dr Nicolas Bouvier, 48 ans, a été déposée à la gendarmerie de Reims le 29 septembre et le médecin a également saisi le Défenseur des droits le 5 octobre, a-t-il indiqué.

Face à « l’ampleur des effets indésirables rencontrés par mes patients sous Levothyrox nouvelle formule, tels que des pertes de cheveux, des crampes, des vertiges, de la fatigue, des problèmes cardiaques… j’ai constaté qu’il y avait quelque chose de tout à fait anormale », a relaté le médecin.

Comme le laboratoire Merck « communique dans les médias, et notamment dans les médias médicaux, sur l’excellence de ses performances en matière de développement de traitement, a priori, je pouvais considérer que la nouvelle formule pouvait être efficace et sans danger pour mes patients, visiblement ma confiance a été abusée », a-t-il argué.

« Des témoignages incroyables de patients »

Dans sa plainte, le médecin affirme « n’avoir jamais reçu d’information sur la nature des effets indésirables que la nouvelle formulation du Levothyrox allait entraîner ». « Ce qui m’intéresse, c’est de savoir pourquoi un laboratoire qui prétend être aussi compétent a proposé aux médecins français un médicament qui cause de telles difficultés. »

Chaque jour, « je reçois des témoignages incroyables de patients qui me racontent leur parcours douloureux, leur difficulté à supporter la prise de Levothyrox, les effets indésirables, la complexité pour récupérer un autre médicament, et le fait que, quand ils ont réussi à ne plus prendre de Levothyrox, ça va mieux ».

Désormais, « par précaution », le médecin ne prescrit plus ce traitement : « Je ne peux pas, en tant que médecin généraliste, faire courir de risques à mes patients ».

Vendredi, la Direction générale de la santé a annoncé une alternative supplémentaire au Levothyrox, le Thyrofix (laboratoire Unipharma), qui sera disponible à partir de la première semaine de décembre, ce qui portera à cinq le nombre de médicaments de ce genre pour les malades de la thyroïde.

Le Quotidien/AFP