Accueil | Actualités | Levothyrox : des malades veulent « comprendre ce qui s’est passé »

Levothyrox : des malades veulent « comprendre ce qui s’est passé »


Des alternatives vont également arriver sur le marché. (photo AFP)

« L’essentiel, c’est de comprendre ce qui s’est produit »: au lendemain des annonces de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sur un retour en pharmacie de l’ancienne version du Levothyrox, des malades de la thyroïde balançaient toujours samedi entre inquiétude, défiance et demande d’explications.

« On va puiser dans les stocks pour donner accès à l’ancienne version, mais cela ne résoudra pas le problème à moyen terme. L’essentiel, c’est de comprendre ce qui s’est produit », estime Joëlle Cortez, 70 ans, toute fraîche adhérente de l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) qui tenait samedi à Bordeaux son assemblée générale annuelle.

« D’abord on m’a dit que c’était un changement de couleur de boîte, puis on m’a dit que c’était un problème d’excipients, on m’a dit ensuite que j’avais la maladie des réseaux sociaux ! », s’agace la septuagénaire, qui a souffert d’un cancer de la thyroïde et prend du Levothyrox depuis 24 ans. « Avec l’ancienne formule, j’avais trouvé progressivement un bon équilibre. Depuis le changement, c’est moins bien », dit cette Toulousaine venue exprès à Bordeaux pour « obtenir des informations ». Une soixantaine de personnes assistent avec elle à la conférence organisée par l’association et intitulée « La nouvelle formule du Levothyrox ».

« Grosses fatigues, palpitations, et être obligée de se lever 7 à 8 fois la nuit »

Chantal, 57 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom, prend du Levothyrox depuis une dizaine d’années. Avec la nouvelle formule, elle dit souffrir de « grosses fatigues, de palpitations, avoir la vue qui se brouille, être obligée de se lever 7 à 8 fois la nuit ». Elle exprime son « inquiétude », car « on ne sait pas ce qu’on va avoir vraiment » dans les médicaments ancienne formule dont le retour en pharmacie est annoncé dans quinze jours. « Quand on lit entre les lignes, on lit que ce ne sera pas le même produit », craint-elle.

Dans l’assistance, la colère est palpable. « Moi, j’aimerais comprendre comment deux excipients – soi-disant les seules choses qu’ils ont modifiées – qui se trouvent dans des produits communs d’alimentation produisent ces effets-là ? », s’insurge le mari d’une malade, en prenant le micro. « Il y a autre chose c’est certain ! Il y a dans ce médicament une substance toxique, il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles ! Moi je veux une réponse : pourquoi ne peut-on pas revenir à l’ancienne formule ? Pourquoi n’arrive-t-on pas à avoir une réponse ? », lance-t-il.

« Il faut être sûrs maintenant que l’ancienne formule générique sera égale à l’ancienne formule », insiste la présidente de AFMT, Françoise L’Hoir qui indique que l’association « va payer des analyses dans des laboratoires indépendants pour tenter d’élucider le mystère de cette crise sanitaire ».

Le Quotidien/AFP