Le secrétaire d’Etat aux Transports a présenté lundi sa feuille de route pour sortir de la crise qui oppose les taxis aux VTC, dans laquelle il retient pour la première fois le principe d’un fonds de garantie pour les taxis.
La création d’un fonds financé par l’ensemble du secteur, qui reprend une proposition du médiateur Laurent Grandguillaume, doit permettre «le rachat par l’Etat des licences cessibles, pour les chauffeurs de taxis volontaires», souligne le document. C’était une demande des chauffeurs de taxis qui, avec l’arrivée des VTC, voyaient le prix de leur licence chuter, alors que certains s’étaient lourdement endettés pour la financer.
Ce fonds aura pour objectif de «sécuriser le parcours professionnel des chauffeurs de taxis en leur garantissant une valorisation minimum de leur autorisation de stationnement (ADS)», et de «fluidifier le marché». Ses modalités seront décidées d’ici à cet été dans le cadre du groupe de travail. Le rachat de ces ADS par le fonds aboutira à leur retrait du marché. «Le montant garanti aura pour référence le prix d’acquisition, corrigé de l’inflation», précise le feuille de route.
Alain Vidalies rencontrait lundi les représentants des chauffeurs de taxis, de VTC, de Loti (transport collectif à la demande) ainsi que des plateformes VTC, après plus d’un mois de discussions. «A l’issue de ces échanges, Alain Vidalies annonce le lancement de quatre groupes de travail et la mise en oeuvre de mesures immédiates», indique la feuille de route, qui assortit les différentes mesures d’un calendrier précis, qui court jusqu’à la fin de l’année.
Les groupes de travail concernent le contrôle du secteur, la formation, le fonds de garantie pour les taxis ainsi que la régulation et la gouvernance du secteur. Cette annonce intervient le jour d’une forte mobilisation des taxis à Toulouse, qui a bloqué partiellement la ville.
«Globalement, cette feuille de route rentre dans les revendications des chauffeurs de taxis», a déclaré Nordine Dahmane, représentant FO-taxis. Il a notamment salué la proposition d’un «fonds de garantie facultatif pour régler le problème de ceux qui seraient très endettés». «On sera pleinement satisfaits quand on sortira quelque chose de ces groupes de travail, il ne faut pas que cela s’éternise. Il faut tenir le calendrier et y voir plus clair fin juin», a-t-il ajouté.
Le Quotidien/AFP