L’état d’urgence restera en vigueur « le temps nécessaire, jusqu’à ce que nous nous débarrassions de Daech », a expliqué Manuel Valls au micro de la BBC ce vendredi. Mis en place le 13 novembre, il devait prendre fin le 26 février. François Hollande vient d’affirmer qu’il serait prolongé de trois mois supplémentaires, soit jusqu’à fin mai.
L’état d’urgence restera en vigueur « le temps nécessaire, jusqu’à ce que nous nous débarrassions de Daech », a expliqué Manuel Valls au micro de la BBC ce vendredi. Mis en place le 13 novembre, soir des attentats de Paris, il a déjà été prolongé de trois mois et devait prendre fin le 26 février. François Hollande vient d’affirmer devant le PCF qu’il va demander au Parlement à ce qu’il soit prolongé de trois mois supplémentaires, soit jusqu’à fin mai. Le secrétaire national du parti, Pierre Laurent, a en effet affirmé que « plusieurs textes seraient présentés le 3 février en conseil des ministres, dont la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence ».
Le Conseil d’État suspend une assignation à résidence
Ces interventions du Premier ministre et du chef de l’Etat interviennent alors que pour la première fois depuis la proclamation de l’état d’urgence, le Conseil d’État a décidé ce vendredi de suspendre l’assignation à résidence d’un homme, à Vitry-sur-Seine, près de Paris, et a condamné l’État à lui verser 1 500 euros. La plus haute juridiction administrative a jugé que le ministère de l’Intérieur n’avait pas apporté assez d’éléments montrant que cet homme serait un islamiste radical représentant une «menace grave», et a estimé que, dans ces conditions, l’assigner à résidence était «illégal».
« Nous ne pouvons pas accueillir tous les réfugiés »
Autre sujet d’importance évoqué lors de l’entretien de Manuel Valls à la BBC : la crise des migrants. Là encore, les propos du Premier ministre sont limpides. « Nous ne pouvons pas dire, nous ne pouvons pas accepter que tous les réfugiés, tous ceux qui fuient – c’est terrible – la guerre en Irak ou en Syrie, seront accueillis en Europe. Sinon nos sociétés vont être totalement déstabilisées ».
Interrogé sur les propos accueillants d’Angela Merkel, il les a critiqués à mots couverts : « Un message qui consiste à dire ‘venez, vous serez accueillis’ provoque des mouvements majeurs. Aujourd’hui quand on parle en Europe, quelques secondes après, c’est sur tous les smartphones dans les camps de réfugiés ». Et d’ajouter : « On voit bien après les incidents de Cologne, on voit bien qu’avec le flux continue, l’Europe a besoin de trouver des solutions concrète à ses frontières ».
Faute de solution « l’Europe peut mourir » : « Si l’Europe n’est pas capable de protéger ses propres frontières, c’est l’idée même de l’Europe qui sera remise en question ».