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Les salariés d’Air France manifestent pour avoir leur « part du gâteau »


Des centaines de personnes ont ensuite défilé jusqu'au terminal 2 de l'aéroport, avant qu'une partie des manifestants ne l'envahissent bruyamment. (photo: AFP)

Près d’un millier de personnes, en veste fluo ou en uniforme, se sont rassemblées jeudi devant le siège d’Air France à Roissy pour réclamer leur « part du gâteau », avant de partir en manifestation jusqu’aux terminaux.

Le rassemblement a débuté dans le calme jeudi matin avec environ 750 personnes réunies sur la place Magellan, à Roissy Charles-de-Gaulle, selon les chiffres de la préfecture aux aéroports. Ils étaient entre 700 et 1 000 selon les syndicats

Les manifestants ont répondu à l’appel lancé par 11 organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d’hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, Unac, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et Sud). Tous réclament une augmentation générale des salaires de 6%, quand la direction propose 1%.

« On veut les 6%! », « rends l’argent » et « #balance tes 6% », ont crié des agents, sous une nuée de drapeaux syndicaux et autour d’une sono, tandis que d’autres tenaient des pancartes: « Non aux salaires low cost », « Retour sur l’investissement des salariés » ou encore « Nous voulons notre part du gâteau », une référence au DRH d’Air France, Gilles Gateau.

Des centaines de personnes ont ensuite défilé jusqu’au terminal 2 de l’aéroport, avant qu’une partie des manifestants ne l’envahissent bruyamment.

Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène à deux reprises: la première fois pendant le défilé, la seconde pour empêcher les manifestants d’entrer dans l’aérogare, sans succès.

« Pas de pognon, pas d’avion », ont crié les manifestants une fois à l’intérieur, en référence aux nombreuses annulations de vols provoquées par la grève.

L’action s’est terminée en début d’après-midi sans incident.

Une grève rassemblant les trois catégories du personnel à Air France est inédite « depuis 1993 » et la suppression annoncée de 4 000 emplois, a affirmé Karim Taïbi, de FO.

« Pendant des années, la direction a bloqué nos salaires à cause de la crise », a expliqué Stéphane Pérez, délégué FO au sol. « Elle nous a dit qu’il y aurait un retour à bonne fortune quand la croissance reviendrait… Aujourd’hui ils ont fait 1,5 milliard de bénéfices et nous proposent juste 1% d’augmentation générale », a-t-il poursuivi.

Le groupe Air France-KLM a affiché un bénéfice d’exploitation en hausse de 42% pour 2017, à 1,488 milliard d’euros, dont 588 millions pour la partie française. La direction prévoit pour 2018 une augmentation générale de 1% en deux temps et une enveloppe d’augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté…) de 1,4% pour les agents au sol.

« Depuis 2012 on subit un gel des salaires, on réclame juste la possibilité de maintenir notre niveau de vie », a affirmé Vincent Salles (CGT). « L’union syndicale tiendra si la mobilisation est forte », a-t-il prédit.

L’intersyndicale se réunira vendredi pour décider de la suite du mouvement, selon lui.

Le Quotidien/ AFP