Les Roud Léiwen ont l’embarras du choix pour composer une équipe conquérante après une année 2016 plutôt très bonne.
Les jeunes vont trop vite pour Holtz
Luc Holtz l’admet : il n’avait pas planifié une telle déferlante de nouveaux joueurs sélectionnés en 2016. Huit, c’est énorme, mais il reconnaît avoir eu des surprises dans l’intégration des plus jeunes. «Je ne pensais pas en lancer autant. Il n’y a bien que Vincent Thill que je pouvais prévoir à coup sûr.» Reste à savoir combien seront assez réguliers pour durer en 2017. Outre V. Thill, Carlson et Bohnert, nombre de garçons vont devoir ramer pour conserver une fenêtre de tir dans ce groupe ultra compétitif qui va encore se renforcer en jeunes néonaturalisés, pendant que d’autres (Loris Tinelli pour ne pas le citer) vont tenter de forcer le passage vers les A, malgré les réticences encore manifestes de Holtz. («Il faut vraiment être au-dessus du lot pour faire le saut entre les U19 et les A. Lors du stage de janvier, je n’avais pas remarqué cette progression qu’on attendait chez lui, mais peut-être faudra-t-il que je me persuade un jour moi-même de son potentiel.») Déjà que les Roud Léiwen étaient de très loin l’équipe la plus jeune du groupe A (la seule en tout cas capable d’aligner des moins de 20 ans), mais si d’autres débarquent encore, là…
Vincent Thill, le doute et… un couloir droit ?
Vu ce qu’il nous a offert en 2016, que nous réserve Vincent Thill pour 2017 ? Ou plutôt non : que lui réserve Luc Holtz ? Le sélectionneur l’a laissé sur le banc face aux Pays-Bas. Un choix raccord avec ses observations : «Aujourd’hui, il accuse le coup physiquement et mentalement. Il est un peu perturbé par tout ce qui se passe autour de lui alors que, pour la première fois de sa carrière, tout ne se passe pas comme il le souhaiterait, notamment par rapport à son temps de jeu à Metz. Il doit se reconcentrer.»
Il va surtout devoir se faire à l’idée que son poste de soutien d’attaque, qu’il a conquis en l’absence de Stefano Bensi, ne lui appartient pas encore et que le Folaman ne le lâchera pas sans montrer qu’il peut apporter au moins autant que lui dans les années à venir. D’où cette réflexion tactique de Holtz : «Vincent va devoir apprendre à jouer à différents postes.» Le sélectionneur s’en réfère directement à… Lionel Messi pour ce faire. Parce qu’il imagine bien Thill prendre le même genre d’habitudes de jeu que l’Argentin au Barça. «Tactiquement, il doit apprendre à se déplacer offensivement, mais aussi à se discipliner défensivement dans un collectif.» Bref, en 2017, Vincent Thill a un job : grandir.
Malget ou Martins, il faudra choisir
On est bluffés. Entre Kevin Malget et Christopher Martins, dur de déterminer lequel a été le plus impressionnant au poste de défenseur central en 2016, d’autant que même le sélectionneur ne s’estime pas en mesure de dire si l’un des deux est plus complémentaire avec Maxime Chanot que l’autre.
Du coup, il pourrait s’en remettre à son plan spécial Pays-Bas : pour éviter à Kiki Martins de disputer trop de duels aériens au vu de sa blessure à la bouche, il avait ouvertement envisagé (et vendu cette solution à Lyon pour convaincre le club) de le placer dans l’entrejeu. «Le faire monter d’un cran en 2017 est une option. Mais cela va faire augmenter la concurrence puisqu’il y aura aussi le retour de Lars Gerson (NDLR : blessé au pied pour l’instant). Cela veut forcément dire que de tous les axiaux… deux resteront sur le carreau.»
Il va falloir faire des points pour le ranking
À l’issue de cette campagne, le Luxembourg se lancera le mors aux dents dans la nouvelle mouture voulue par l’UEFA : la Nations League. Pour faire court : les seize plus mauvaises nations (comme les autres, réparties dans d’autres groupes de niveaux) seront réparties en quatre groupes de quatre en marge des éliminatoires normaux. Le premier de chaque groupe jouera une demi-finale puis une finale avec, au bout, un ticket pour l’Euro-2020. C’est complexe, c’est curieux, mais c’est comme ça. Et Luc Holtz commence à y penser : parce que le tirage au sort, qui sera annexé au ranking UEFA, facilitera la vie aux têtes de série et que le sélectionneur commence forcément à y penser un peu : «En 2017, il restera deux ou trois dates pour des amicaux qui pourraient permettre de prendre des points. Si l’on dégage une date avant la France, en mars, j’aimerais jouer une grande nation. Si c’est après, comme c’est plus vraisemblable, j’aimerais qu’on affronte des équipes à notre portée. En tout cas, avec lesquelles on peut désormais faire jeu égal : la Lituanie, Chypre, la Norvège ou l’Écosse…»
Julien Mollereau