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Les Roud Léiwen en Turquie : place aux jeunes


Sébastien Thill (à g.) et Mathias Jänisch (au milieu) s'apprêtent à passer une semaine à Belek. Pas Andrea Amodio (à d.). (Photo Julien Garroy)

Les Roud Léiwen, qui s’envoleront vendredi pour la Turquie avec 8 joueurs de 18 ans ou moins, espèrent constater que leur formation a passé un nouveau cap. «Ce sera excitant», jure Holtz.

Luc Holtz ne prend plus de pincettes. Certains jeunes qu’il emmènera vendredi en stage en Turquie sont assez bons pour que le sélectionneur ne s’embarrasse plus de convenances : outre Vincent Thill, qui fêtera ses 16 ans à Belek et qui sera dans le groupe face à la Bosnie «sauf énorme surprise», d’autres pourraient être dans les vingt dès le mois de mars. Tinelli peut-être. «On va voir comment il se comporte au niveau de l’impact, des décisions, de la personnalité.»

Selon Holtz, d’autres postuleront ouvertement, pour de vrai. C’est une avancée majeure : en 2014 et en 2015, ces jeunes étaient là «pour s’acclimater» et tout autant que Bohnert, Kerger et Vogel, l’année dernière, n’avaient pas franchi le pas. Or là, le sélectionneur ne se demande pas si les nouveaux venus y arriveront : il est sûr que ce sera le cas. «D’autres vont entrer dans le groupe très très prochainement !»

«Tout ça, c’est du baratin»

La formation luxembourgeoise va donc tenir salon pendant une semaine au Maxx Royal, luxueux hôtel en forme de fer à cheval qui, espérons-le, portera chance à certains. «Ce sera excitant à voir, s’enthousiasme Holtz. On va prendre humainement beaucoup de plaisir à travailler avec ce groupe, qui sera très compétitif.»

Seuls trois Dudelangeois (Malget pour raisons professionnelles, ainsi que Schnell et Joubert pour raisons personnelles) manqueront ce rendez-vous qui va marquer un tournant dans l’histoire moderne de la sélection : l’entrée dans l’arène du petit Vincent Thill, qui pourrait entamer une carrière internationale prometteuse face à la Bosnie de Miralem Pjanic, le joueur formé au Luxembourg auquel il est le plus souvent comparé, ce qui serait un joli clin d’œil de l’histoire qui avait échappé à Luc Holtz («maintenant que vous le dites, oui, effectivement…»).

Tout ne sera justement pas tout bleu à Belek. L’évocation du précédent Pjanic réveille de vieilles douleurs. Si trois garçons que Holtz aurait souhaité convoquer (Bohnert, Hall, Muratovic) ont été retenus par leur club de Sarrebruck au grand désarroi du sélectionneur qui «accuse» le club de ne pas penser aux joueurs, d’autres ont carrément refusé eux-mêmes la convocation, comme Selimovic (Metz). Et ça a été suffisant pour gâcher une partie du plaisir à Luc Holtz : «Celui qui ne veut pas ou qui botte en touche, disant vouloir par exemple privilégier son club, le train partira sans lui. Tout ça, c’est du baratin. Ceux qui ne veulent pas, je les barre de mes plans.»

Récemment, des rumeurs faisaient état de la volonté de la FLF de concevoir un système pour responsabiliser les jeunes qu’elle forme à Mondercange en initiant un système incitatif visant à se faire rembourser les frais de formation par les joueurs qui optent pour un autre pays. Holtz en a entendu parler, mais ne sait pas où l’histoire en est restée. En tout cas, son avis sur la question est très tranché : «L’investissement qu’on réalise est très élevé. On les transporte, on les nourrit, on les encadre. Tout ça pour se les faire piquer ? Je serai clair et net : ceux qui ont joué chez nous en jeunes ne devraient pas avoir le droit de jouer ailleurs». Heureusement, il en reste assez pour organiser un stage très prometteur à Belek !

Julien Mollereau