Laurent Wauquiez, jeune loup aux idées bien tranchées, n’en finit pas de grimper : en moins de trois jours, il se retrouve à la tête de la seconde plus grande région de France, Rhône-Alpes-Auvergne, et numéro deux du parti Les Républicains.
Il n’a pas perdu de temps. Après l’éviction de Nathalie Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) la veille des Républicains, Laurent Wauquiez a pris la place de numéro deux du parti de droite mardi. Député à 29 ans, membre du gouvernement à 32, l’homme pressé de la droite, né à Lyon et père de deux enfants, franchit à 40 ans une nouvelle étape de sa fulgurante carrière avec cette « nomination qui vient valider la ligne politique qui est la sienne »: la droite décomplexée, requalifiée de « droite extrême » par le PS et de « faussaire » par le Front national. Il fustige dès 2011 « les dérives de l’assistanat », véritable « cancer de la société française » à ses yeux.
En 2014, l’ex-ministre des Affaires européennes publie un opus intitulé « Europe, il faut tout changer », qui vante les mérites du protectionnisme et appelle au retour à une Europe des six. Des positions qui lui valent un cinglant désaveu de la part du chrétien-démocrate Jacques Barrot, son ancien mentor, qui dénonce son « populisme ». Fervent opposant au mariage pour tous, Laurent Wauquiez souhaite l’abroger si la droite revient au pouvoir.
Au lendemain des attentats de Paris, il réclame « l’internement » des milliers de personnes fichées pour terrorisme et promet l’installation de portiques de sécurité à l’entrée des lycées de sa région. Des sorties qui indisposent jusque dans son propre camp mais ont payé dans les urnes, Laurent Wauquiez ayant remporté largement (avec 40,61% des suffrages) la région Auvergne-Rhône-Alpes, mastodonte économique de 7,7 millions d’habitants.
Dans une région de tradition modérée, contrôlée par la gauche depuis onze ans, il a signé au premier tour cinq des dix meilleurs scores départementaux de la droite. Et comme un symbole, son département, la Haute-Loire, est le seul de France à avoir vu le FN reculer au premier tour par rapport à la présidentielle 2012. « Mais sa vision du monde a été confortée » par celui-ci, jugent les analystes politiques.