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Les propos de Macron sur les gilets jaunes font réagir


«Criminaliser les manifestants sincères, c'est un appel à la violence du président et du gouvernement», a estimé Jacline Mouraud, une des «figures» des gilets jaunes. (photo AFP)

Jacline Mouraud, figure des «gilets jaunes», a vu mercredi un «appel à la violence» d’Emmanuel Macron dans ses propos sur les «gilets jaunes» accusant les participants aux «manifestations violentes» d’«être complice(s) du pire».

« Criminaliser les manifestants sincères, c’est un appel à la violence du président et du gouvernement », a estimé Jacline Mouraud, fondatrice du parti « Les Émergents », dans un communiqué. « Alors que j’ai toujours condamné les violences en marge des manifestations, aujourd’hui, c’est Emmanuel Macron qui est complice du pire, en n’écoutant pas la souffrance et la désespérance du peuple français », a-t-elle ajouté.

Mardi, lors d’un débat avec les élus du Grand Est à l’Élysée, Emmanuel Macron a soutenu qu' »il faut maintenant dire que lorsqu’on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire ». Il a appelé à la « clarté » sur les manifestations qui dégénèrent dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes ».

Une partie de la classe politique a aussi dénoncé les propos du président français

« Des complices du pire, j’en connais d’autres : Macron, Castaner, Nuñez… Qui ordonnent de tirer au LBD sur des ‘gilets jaunes’ qui seront éborgnés (…) », a accusé sur Twitter Esther Benbassa, sénatrice Europe Écologie-Les Verts (EELV).

Rappelant le « droit fondamental de manifester », Éric Coquerel, député La France insoumise, s’est demandé dans un tweet si « on est toujours en démocratie » quand « les droits des opposants sont ainsi menacés », tandis que Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a souligné qu » »une démocratie normale, c’est une démocratie qui écoute son peuple et qui fait en sorte que ces personnes qui manifestent depuis 15 semaines soient entendues ».

« C’est un Macron qu’on connaît bien : il est méprisant. Le président ne s’interroge pas sur les causes de la crise et ne cherche pas à trouver les remèdes », et il « monte les Français les uns contre les autres », a déploré le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignant.

Jean Rottner, président (Les Républicains, LR) de la région Grand Est présent lors du débat mardi à l’Élysée, a salué « la parole forte » du chef de l’État, à qui il revient de « montrer la direction, de montrer une autorité républicaine ».

« Ce n’est pas la loi de celui qui gueule le plus fort, ce n’est pas la rue qui décide, encore moins quand il y a 30 ou 40000 personnes », a pour sa part défendu Jean-Baptiste Moreau, député LREM et porte-parole du parti majoritaire.

AFP