« Les Guignols de l’Info », l’une des émissions satiriques les plus emblématiques de la télévision française et copiée à l’étranger, pourrait disparaître des écrans en septembre. Une éventualité qui provoquait jeudi des réactions indignées y compris au sein de la classe politique de l’Hexagone.
Selon plusieurs médias, les marionnettes de cette émission de la chaîne Canal+ brocardant depuis 1988 des personnalités, dont nombre de politiques, ne retrouveront pas l’antenne suite à une décision prise par le patron du groupe Vivendi (propriétaire de Canal+), l’homme d’affaires Vincent Bolloré.
Selon le site d’information Metronews, « le capitaine d’industrie n’appréciait que très moyennement le programme », parodie des journaux télévisés diffusée chaque soir à la même heure que le programme classique d’information des autres chaînes et traitant des mêmes sujets d’actualité.
M. Bolloré réunira vendredi les actionnaires du groupe pour « entériner la décision », affirme Metronews. « Ni Vivendi, ni Canal+ ne font de commentaire », a déclaré un responsable du groupe Bolloré.
Interrogé récemment sur la radio France Inter à propos de « l’esprit Canal » à base d’irrévérence, Vincent Bolloré avait déploré l’abus « de dérision » de la chaîne, regrettant une tendance à se « moquer des autres », un message à peine voilé adressé à l’émission phare de la chaîne.
La nouvelle survient deux jours après la mort lundi de l’inventeur des « Guignols de l’Info » et ancien numéro deux de Canal+, Alain de Greef.
L’hypothèse d’une disparition du programme, copiée sur tous les continents, de l’Espagne à l’Inde en passant par le Cameroun, a fait bondir les inconditionnels : une pétition circulait mercredi soir sur les réseaux sociaux tandis que le hashtag #touchepasauxguignols figurait parmi les sujets les plus commentés sur Twitter, comme sur le compte de l’humoriste Michael Youn.
RT pour montrer à Vincent Bolloré qu’on tient à nos @LesGuignols #TouchePasAuxGuignols pic.twitter.com/GtcvBWK4Se
— Michael Youn (@MichaelYoun) 1 Juillet 2015
Le président socialiste de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a même estimé jeudi qu’il « faut sauver » les « Guignols », jugeant que l’émission s’inscrit dans la tradition du « fou du roi » avec un « côté parfois acide qui nous (les politiques) amène à parfois mal réagir quand on est la cible mais cela aère l’actualité et la manière de commenter la politique ».
Le Quotidien / AFP