Les présidents de sept grandes régions françaises nées de la réforme territoriale seront élus lundi, après l’entrée en vigueur le 1er janvier de la carte de France à 13 régions en métropole et 4 régions et territoires d’outre-mer.
Plusieurs vainqueurs des duels ou triangulaires parmi les plus emblématiques des élections régionales de décembre figurent parmi ces chefs des exécutifs, comme Xavier Bertrand (Les Républicains) en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, ou Laurent Wauquiez (LR) en Auvergne-Rhône-Alpes.
Une élection sans surprise, les listes qui l’ont emporté aux régionales étant assurées de disposer d’une large majorité dans les nouvelles assemblées et leurs chefs de file d’en prendre les commandes.
Seuls les présidents des sept nouvelles collectivités issues de la fusion d’anciennes régions sont élus lundi. En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Normandie.
Les chefs des exécutifs des six régions métropolitaines et des quatre d’outre-mer dont le périmètre n’a pas été modifié ont en effet déjà été élus, comme c’est la règle, dans la semaine qui a suivi le scrutin, les 17 et 18 décembre.
La séance inaugurale aura lieu le matin dans quatre grandes régions, l’après-midi dans trois autres. Après l’élection des nouveaux présidents, les conseillers devront désigner les vice-présidents et les membres de la commission permanente, qui formeront le «gouvernement» de la région.
L’équilibre politique sera quasiment respecté lundi, avec l’élection de trois présidents de droite –Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, et Philippe Richert (LR) dans le Grand est– et trois socialistes: Alain Rousset en Aquitaine-Limousin, Carole Delga en Midi-Languedoc et Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté. L’ancien ministre centriste Hervé Morin (UDI) prendra quant à lui la tête de la nouvelle région Normandie.
Donner une cohérence
A la tête de territoires considérablement étendus, les nouveaux présidents de régions disposeront de compétences accrues, notamment dans le domaine économique, mais aussi les transports ou le tourisme. La sécurité n’est en revanche pas de leur ressort, mais de celui de l’Etat et des municipalités.
La population de la plupart des nouvelles régions a doublé, avec en moyenne quatre à cinq millions d’habitants, pour atteindre une taille qui se rapproche de celles des autres grandes régions européennes. Après l’élection de leurs présidents, les nouveaux conseillers auront jusqu’au 1er juillet pour trouver un nom définitif à ces nouvelles collectivités et décider de l’emplacement du nouvel hôtel de région.
Les patrons de région devront ensuite donner une cohérence à ces nouveaux ensembles territoriaux, parfois disparates, dont l’adoption au forceps fin 2014 a donné lieu à de vives discussions au Parlement. La région Grand est, qui a suscité le plus de contestations, s’étend ainsi du Rhin à l’Ile-de-France, et Auvergne-Rhône-Alpes du massif alpin au centre. Avec des distances de plusieurs centaines de kilomètres d’une extrémité à l’autre qui peuvent nuire au lien de proximité entre les services de l’Etat, l’administration régionale et la population.
La naissance des nouvelles régions est le point d’orgue de la réforme territoriale lancée par le président François Hollande dès son arrivée à l’Elysée, après la loi sur les métropoles, adoptée fin 2013, et la loi NOTRe (Nouvelle organisation du territoire de la République), en juillet dernier.
Conçu pour dynamiser les territoires et rationaliser leur gestion, le nouveau découpage territorial ne devrait en revanche dégager des économies qu’à moyen terme, d’ici cinq à dix ans, selon le gouvernement, une fois absorbés les frais liés à la réorganisation des services.
Le transfert des fonctionnaires territoriaux qui, selon le gouvernement, devrait se limiter à quelques milliers de personnes, sera également l’un des premiers dossiers des nouvelles régions.
L’élection mi-décembre de la moitié des présidents des conseils régionaux a notamment été marquée par l’accession du nationaliste Gilles Simeoni à la tête de l’exécutif en Corse, de Valérie Pécresse (LR) à celle de l’Ile-de-France et de Christian Estrosi (LR) en Paca.
AFP/M.R.