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Les gilets jaunes cherchent un nouveau souffle pour leur acte 17


Après presque quatre mois d'existence, le mouvement reflue depuis plusieurs samedis. (photo AFP)

Combien seront les « gilets jaunes » pour leur acte 17? Confronté à une lente décrue depuis plusieurs semaines, le mouvement cherche samedi un nouveau souffle, avec plusieurs manifestations aux revendications multiples, avant la grande journée nationale du 16 mars pour la fin du débat national.

Après presque quatre mois d’existence, le mouvement reflue depuis plusieurs samedis. Pour l’acte 16, 39 300 manifestants avaient été recensés en France par le ministère de l’Intérieur, dont 4 000 à Paris.

Des chiffres officiels régulièrement contestés par les « gilets jaunes » qui professent leur motivation sans faille, à une semaine de la fin du grand débat voulu par l’exécutif pour apporter des solutions politiques à cette vaste contestation sociale.

Le principal événement prévu à Paris, un sit-in sur le Champ de mars, qui devait durer tout le week-end et avait été largement relayée par les figures historiques du mouvement, a vite tourné court. Vendredi soir, une trentaine de manifestants ont tenté d’installer quelques structures près de la Tour Eiffel, mais ont rapidement été délogés par les forces de l’ordre.

Le sit-in parisien doit « installer nos rond-points au cœur de la capitale, là où nous serons visibles de tous et entendus », expliquait notamment Priscillia Ludosky.

Cette figure des « gilets jaunes » a participé samedi matin à une action de blocage du pont d’Iena, devant la tour Eiffel, commune avec les associations Alternatiba et ANV-COP21 (Action non violente-COP21), spécialistes des mobilisations, souvent spectaculaires, sur le climat. Ces militants écologistes ont ainsi décroché ces dernières semaines plusieurs portraits d’Emmanuel Macron dans des mairies, pour symboliser l’inaction du gouvernement.

Sous la tour Eiffel, une cinquantaine de manifestants étaient rassemblés devant une banderole moitié jaune, moitié verte, proclamant: « Justice climatique et sociale même combat ».

« La priorité, c’est le frigo »

« Des liens se sont créés avec une partie des gilets jaunes car on voit bien que l’injustice sociale est liée à l’injustice climatique et qu’on ne peut pas traiter l’un sans l’autre », affirme Pauline Boyer porte-parole d’ANV-Cop21.

Dans la matinée, une manifestation a débuté sur les Champs-Élysées avec pour objectif de faire « converger toutes les mobilisations ». Une centaine de « gilets jaunes » ont d’abord côtoyé devant l’Arc-de-Triomphe des syndicats en gilets rouges, des assistantes maternelles en gilets roses et des femmes manifestant pour l’égalité, au lendemain du 8 mars. « Egalité femme/homme, le compte n’y est pas », pouvait-on lire sur une grande banderole violette.

Annabelle Tafat, assistante maternelle à Paris, ne savait pas qu’elle allait manifester avec les gilets jaunes mais ça ne la « dérange pas finalement » parce qu’elle pense que « roses et jaunes peuvent avoir des revendications communes ».

Toutefois, la convergence semblait difficile à établir concrètement, une partie du cortège, rassemblant les syndicats et « gilets roses », s’est ensuite ébranlée en direction du jardin du Luxembourg, laissant les « gilets jaunes » derrière eux.

Nejeh Farhat, 40 ans, un « gilet jaune » de la première heure regarde descendre les manifestants, l’air dépité. « C’est une organisation de merde », lâche-t-il sous la pluie. « Dans l’absolu, la convergence c’est pas mauvais, plus on est nombreux plus on est forts, c’est sûr. Mais le combat n’a pas changé, la priorité c’est le frigo. Après l’égalité tout ça, si ça se fait ça se fait. Mais le frigo d’abord ».

Un « flashmob géant » au terminal 1 de l’aéroport parisien de Roissy était également annoncé à la mi-journée, pour protester contre le projet de privatisation d’Aéroports de Paris.

Des manifestations sont également prévues à Lyon, Besançon, Strasbourg, Lille, Bordeaux, Montpellier, Avignon, à Quimper ou encore au Puy-en-Velay.

Pour les « gilets jaunes », l’objectif affiché du mois de mars est de renouer avec l’esprit des débuts, lorsque le mouvement avait rassemblé 282 000 personnes à travers la France le 17 novembre.

Prévu le 16 mars, l’acte 18 du mouvement aura lieu le lendemain de la fin officielle du grand débat et espère rassembler « la France entière à Paris » pour lancer un « ultimatum » au gouvernement.

AFP