Les Français hostiles à l’accueil de réfugiés [sondage]

Selon un sondage réalisé dans sept pays européens, la France fait partie du front du refus pour l’accueil des migrants : seulement 46 % des Français y sont favorables, contre 79 % des Allemands et 77 % des Italiens.

Seulement 46 % des Français sont favorables à l’accueil en France d’une partie des réfugiés qui arrivent par dizaines de milliers sur les côtes grecques et italiennes. La France fait partie du bloc du refus, les pays les plus hostiles à une répartition des migrants au sein de l’Union européenne avec la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, selon un sondage de l’Ifop réalisée dans sept pays européens (*).

D’après cette enquête, 79 % des Allemands et 77 % des Italiens sont favorables à l’accueil de réfugiés dans leur pays.

Les Français sont aussi les plus nombreux à penser qu’il faut renforcer les contrôles aux frontières et lutter contre l’immigration clandestine pour faire face à la crise migratoire, loin devant l’aide au développement ou une intervention militaire en Syrie.

La crainte d’un appel d’air

79 % des Français estiment que l’accueil de nombreux migrants va créer un appel d’air et 69 % pensent que des terroristes potentiels se trouvent parmi les réfugiés. Pour 73 % des Français, la France n’a pas les moyens économiques et financiers d’accueillir des migrants et seulement 25 % pensent que l’accueil de réfugiés est une opportunité à saisir pour stimuler l’économie, contre 55 % des Allemands.

Le sondage montre aussi un décalage entre la perception qu’ont les Français de l’afflux de réfugiés en France et la réalité. Pour 31 % des Français, l’Hexagone accueille davantage de migrants que les autres pays européens. La réalité est différente : la France a reçu cinq fois moins de demandes d’asile que l’Allemagne depuis le début de l’année et proportionnellement à sa population beaucoup moins que les pays scandinaves, la Belgique ou les Pays-Bas.

Luc Chaillot (Le Républicain lorrain)

(*) Cette enquête Ifop a été menée pour la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne d’études progressistes auprès d’un échantillon de 1000 à 1100 personnes âgées de 18 ans et plus par pays (France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Pays-Bas et Danemark) par questionnaire auto-administré en ligne du 16 au 22 septembre 2015.