Les écoles françaises devraient accueillir entre 8 et 10 000 enfants issus des familles de réfugiés attendues sur le territoire ces deux prochaines années, estime le ministère de l’Éducation, qui a tenu cette semaine une réunion de préparation avec les recteurs d’académie.
Sur les 30 700 réfugiés, irakiens et syriens notamment, que la France s’est engagé à accueillir en deux ans (6 700 annoncés cet été et 24 000 évoqués par François Hollande lundi), «on compte sur un tiers d’enfants ou jeunes adultes en âge d’être scolarisés», a-t-on indiqué vendredi au ministère.
La ministre, Najat Vallaud-Belkacem, souhaite que cette scolarisation obligatoire selon le droit français, de 6 à 16 ans s’étende aussi aux jeunes étudiants, précise-t-on. L’agence chargée de certifier les diplômes obtenus sera ainsi mobilisé.
Les trente recteurs d’académie ont été réunis mardi au ministère, au lendemain de l’allocution présidentielle, qui annonçait l’engagement de la France à accueillir 24 000 réfugiés. «On leur a demandé de recenser non pas les places disponibles dans les écoles -il y en a peu- mais les zones où la situation des établissements était le moins tendue» en terme d’effectifs, a expliqué une source proche du dossier.
Ce critère doit être, lui aussi, pris en compte par les préfets lors de la dispersion des nouveaux arrivants sur le territoire. «On doit penser à la scolarisation, en même temps qu’à l’hébergement», a-t-on souligné, rappelant cependant que le ministère de l’Éducation n’était pas décideur et que cette réflexion était menée avec les maires.
Le ministère prévoit également un renforcement des moyens pour les UPE2A, qui désignent le dispositif d’accueil dans les écoles, collèges et lycées, des enfants allophones -ne parlant pas français- arrivant en France.
Depuis 2012, ces enfants ne sont plus regroupés au sein de classes spéciales, comme c’était le cas auparavant, mais intégrés dans des classes banalisées, avec un accompagnement personnalisé (heures d’apprentissage du français et/ou de renforcement dans les matières fondamentales, comme les mathématiques).
Quelque 45 300 enfants bénéficient actuellement de ce dispositif, avec des profils très variés (enfants de réfugiés, d’immigrants nouvellement arrivés, des Roms ou encore par exemple de familles néerlandaises installées dans la campagne française).
Les 4 à 5 000 enfants supplémentaires attendus chaque année au cours des deux prochaines années représentent donc une hausse de 10% de ce nombre. «Un véritable effort mais pas insurmontable», commente-t-on au ministère.
L’école est un outil capital dans l’intégration des nouveaux arrivants et elle propose aux parents le dispositif «Ouvrir l’école aux parents»: cours de français, et informations sur les règles institutionnelles de la société et l’école françaises, dont la laïcité.
AFP/M.R.