Olivier Renard, directeur sportif du KV Malines et ancien portier du Standard, nous a raconté ce qui attendait désormais son «ami» Anthony Moris, blessé pour au moins six mois.
Olivier Renard n’a pas vu la première mi-temps du match Genk – Malines, vendredi dernier, pourtant décisif pour la 1re place de leur groupe de play-off II. Il l’a passée aux côtés d’Anthony Moris, dans les entrailles de la Cristal Arena, à s’inquiéter pour son genou.
La blessure d’Anthony Moris, c’est…
Olivier Renard : C’est une mauvaise nouvelle pour le club et pour lui.
Surtout pour lui, non ?
C’est en effet une opportunité qui s’écroule, mais il est assez fort mentalement pour s’en tirer.
Une opportunité qui s’écroule ?
Moi, en tant que directeur sportif, je savais qu’il était sans club et j’ai été le chercher parce que je connaissais ses qualités. En général, quand on a l’opportunité de faire signer un garçon de 24 ans sans club, on se pose toujours des questions. Mais on était très, très contents de lui. Le coach aussi. Alors, on a fait signer Coosemans, qui est un espoir belge mais Anthony était en train de prouver beaucoup de choses…
Justement, lui en était à se dire qu’il avait, sur cette fin de saison, une opportunité en or de se faire une place de numéro 1 qui, au début de l’année 2015, semblait promise à Coosemans ?
Ah, on venait de lever l’option pour une année supplémentaire alors oui, le fait qu’on l’ait installé dans les buts pour les play-offs, ce n’était pas un cadeau qu’on lui faisait. Le but, c’était bien qu’il prenne la place de numéro 1. Même si, par respect pour Coosemans, on n’aurait jamais dit que c’était Anthony le numéro 1, et inversement, l’idée, c’était qu’Anthony montre aux fans et à tout le monde qu’il pouvait l’être, numéro 1. En tout cas, on l’avait mis sur la rampe de lancement pour ça. En plus, sur cette fin de saison, il restait un prix à aller décrocher. On est toujours en lice pour aller décrocher l’Europe. Et pour la saison prochaine, on avait deux gardiens de talent qui collaient parfaitement à notre projet.
Cette lésion aux croisés et l’opération qui en découlera, la semaine prochaine, c’est un simple contretemps ou c’est plus embêtant que ça ?
C’est un drame. Enfin, un drame, il y a pire. Regardez ce joueur de Lokeren qui s’est écroulé sur un terrain hier (NDLR : Gregory Mertens, plongé dans le coma après un arrêt cardiaque). Anthony, il va pouvoir s’en relever. Pour lui, c’était déjà important qu’on lève l’option d’une année. Il a un contrat. Il va pouvoir revenir calmement avec pour horizon la mi-saison prochaine.
On s’en remet facilement d’une rupture des croisés quand on est gardien ? Est-ce une blessure aussi enquiquinante que pour un joueur de champ ou plus ?
Je ne sais pas s’il y a une grosse différence. Moi, cela ne m’est jamais arrivé, mais je connais des gardiens qui ont eu ce genre de problèmes et ils en sont bien revenus. Je ne m’inquiète pas pour Anthony. En plus, c’est un gars qui vient des Ardennes et ces gens-là ont un caractère fort!
Vous ne vous attendez pas à le retrouver au fond du trou après l’opération ?
Il est déjà passé par bien des moments difficiles. Mais cela ne peut pas être pire que d’être sans club. Il a pu remarquer, avant sa blessure, qu’on lui faisait confiance. Il doit rester serein et se rendre compte qu’il a connu pire.
Et il a en vous un soutien de poids…
Je suis son directeur sportif mais aussi son ami. C’est pour ça que j’ai passé toute la première mi-temps de Genk – Malines avec lui aux vestiaires. Je ne l’ai pas fait que parce que c’est mon ami, je l’aurais fait avec n’importe qui d’autre, c’est une question de respect. Ça me semblait plus que normal pour n’importe qui, mais encore plus pour Anthony.
Julien Mollereau