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L’entretien du mercredi – Johann Culianez : « Je me bats pour quelque chose »


Le combat de Johann Culianez est quotidien. (Photo DR)

Johann Culinez, ex-joueur de Mondorf, tétraplégique depuis le 13 août 2014 après un accident en piscine, sera honoré mercredi prochain lors d’un match de gala célébrant son combat pour remarcher.

Après qu’on lui eut annoncé qu’il resterait toute sa vie cloué dans un fauteuil, l’ancien défenseur mondorfois a décidé de se battre. Et alors que son ancien club de Virton souhaitait lui rendre hommage, lui voulait remercier tous ceux qui l’ont soutenu, en France, en Belgique et au Grand-Duché. C’est donc un homme courageux qui accueillera tous ses amis mercredi prochain.

Où êtes-vous, que faites-vous, comment allez-vous ?

Johann Culianez : Ça va de mieux en mieux, mais la rééducation prend beaucoup de temps. J’en ai encore pour 24 mois, le temps que ma moelle épinière se refasse. Là, je suis dans mon lit au centre de réadaptation de Charleville-Mézières où je suis arrivé le 8 septembre. Ils sont spécialisés dans la rééducation pour les grands brûlés, paraplégiques, tétraplégiques, victimes d’AVC, amputés… Ma journée est terminée.

Tous les jours depuis mon arrivée, je fais une heure de musculation le matin suivie d’une heure de kiné. L’après-midi, c’est une heure d’ergothérapie puis une heure de piscine ou de kiné. Quatre heures intensives.

Et vous allez encore faire deux ans à ce rythme ?

Le 22 mai, je pars à Ploemeur, une ville près de Lorient (NDLR : en Bretagne) où je vais faire deux mois très intensifs dans le centre Kerpape pour blessés médullaires (NDLR : touchés à la moelle épinière). Cela va être difficile d’être aussi loin de ma famille, mais le jeu en vaut la chandelle.

Mais aujourd’hui, vous remarchez en béquilles. Au regard de ce qui vous a été annoncé après votre accident, au mois d’août 2014, c’est quasiment un miracle…

Le chirurgien, directement après l’opération, a dit à mon épouse : « Il finira sa vie dans un lit. Au mieux dans un fauteuil. » Et encore, un fauteuil assisté avec la tête. Et puis après 24 jours en neurochirurgie, on a commencé à entrevoir des signes d’espoir. En arrivant à Charleville, je recommençais à bouger un bras ou une jambe. Tout est allé très vite. D’abord, j’ai pu me tenir debout, ensuite j’ai pu marcher en déambulateur et maintenant, effectivement, je suis en béquilles. D’ailleurs, je fais de l’équithérapie, avec des chevaux. Cela m’aide beaucoup pour l’équilibre, ça me donne de la force pour le maintien.

Et en attendant, neuf mois après votre accident, vous trouvez le temps d’organiser un match de gala ?

Je ne pensais pas qu’il y aurait un tel engouement autour de mon histoire. Dès le départ, j’ai reçu des centaines de messages, des vidéos, des lettres, y compris du monde du football et du Luxembourg. J’ai reçu le soutien de certains entraîneurs du Grand-Duché que je ne connaissais pas plus que ça. Des fois, je me dis que j’ai dû laisser une belle image derrière moi. Et ce match, je l’organise aussi pour remercier tous ces gens de leur soutien.

À l’origine, c’est le club de Virton qui voulait me rendre hommage parce qu’à l’époque où je jouais chez eux, j’avais organisé un match de bienfaisance pour une petite fille malade. On avait réuni un petit millier de personnes. Ils ont voulu me rendre la pareille. À l’époque, on avait organisé ça très vite. Là, ça fait un mois qu’on s’y est mis. Je veux que les équipes qui seront là fassent plaisir aux gens. C’est pour ça que j’ai tenté de réunir la génération 99 de Sedan, qui a fait rêver beaucoup de gens dans les Ardennes. Et croyez-moi, ce n’était pas facile. Certains sont au Brésil, d’autres vivent au Canada ou aux États-Unis…

[…]

 

Julien Mollereau

A lire en intégralité dans Le Quotidien papier de ce mercredi.