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L’entretien du mercredi – Tommy Danielsson se met à table


Derrière sa bouille ronde et son air débonnaire, se cache un monstre du tennis de table international... qui a bien failli ouvrir un McDo ! (Photo Julien Garroy)

Tommy Danielsson est sans cesse associé à Ni Xia Lian. Mais ce serait lui faire injure que de le résumer à son seul statut de mari et entraîneur de la meilleure pongiste luxembourgeoise de tous les temps.

Pourquoi avez-vous choisi de faire du tennis de table ?

Tommy Danielsson : En fait je viens d’une famille qui est peut-être la plus célèbre en Suède sur le plan sportif. Ma mère a pratiqué le tir à l’arc à très haut niveau. Elle a été 21 fois championne nationale, a décroché aussi un titre mondial. Mon frère a pratiqué le tennis de table et a été champion national à plusieurs reprises. Ensuite, il a connu un problème au bras et s’est tourné à son tour vers le tir à l’arc… où il a également été champion national. J’ai suivi mon frère au tennis de table et c’est comme cela que tout a commencé.

C’était inscrit dans vos gènes ?

Oui. Chez les jeunes, j’étais le meilleur de ma catégorie à 13 ans, 14 ans, 15 ans… et chez les seniors, j’étais n° 3 en Suède. J’ai intégré l’équipe nationale et participé à mes premiers championnats du monde en Corée du Nord. Et là, j’ai assisté à quelque chose qui a marqué ma vie à jamais.

De quoi s’agit-il ?

On est à Pyongyang. Dans la salle, il y a 50 000 Nord-Coréens. Premier match. Corée du Nord-USA. Premier engagement américain, il rate son service. D’un seul coup, les 50 000 spectateurs se sont levés comme un seul homme et se sont mis à applaudir frénétiquement, comme des robots. À ce moment-là, je me suis dit : « Quel sport extraordinaire. » Jamais, de toute ma carrière, je n’ai ressenti pareille émotion. C’était vraiment incroyable.

Vous participez aux Mondiaux en Corée puis à ceux de Novi Sad, en 1981. Mais vous choisissez de tout quitter. Pourquoi ?

J’ai reçu une offre de l’Australie, qui m’a demandé de devenir l’entraîneur de l’équipe nationale. Je me suis dit que j’allais relever le défi. J’ai donc rejoint l’Australie en 1982. Et je suis resté six ans. J’étais tellement fort que je m’étais qualifié pour les JO de Séoul, en 1988 alors que j’étais aussi coach. Mais pour y aller, je devais changer de nationalité. Et je me sentais Suédois. Donc, j’ai dit non.

Vous avez quitté l’Australie par la suite ?

J’ai reçu une offre d’amis en Bundesliga qui avaient besoin d’un entraîneur. Je me suis dit que j’allais faire ça un an. Que ça me ferait une nouvelle expérience. Un an s’est transformé en deux ans. Deux ans sont devenus quatre. Puis six. J’étais au club de Steinhagen, en Rhénanie et nous avons remporté trois titres en Champions League et six titres nationaux. J’avais des joueurs de très haut niveau dans mon équipe.

Mais en 1994, le club a perdu son sponsor principal, qui a rejoint l’Arminia Bielefeld. L’équipe devait continuer en seconde Bundesliga chez les messieurs et c’est à ce moment que j’ai entendu parler d’une offre du tennis de table luxembourgeois. Je connaissais quelques joueurs, qui étaient venus s’entraîner au club en Allemagne, comme Sandro Caenaro ou Christian Schaus.

Combien de temps êtes-vous resté à la tête de l’équipe nationale ?

Deux ans. Et puis j’ai rejoint une nouvelle équipe de Bundesliga, Lübeck. J’ai emmené Ni Xia Lian avec moi et on a encore gagné la Champion’s League.

Et après votre expérience à Lübeck vous êtes parti chez… McDo ???

Là encore, la situation financière était critique et le sponsor principal s’est retiré. Comme j’avais de bonnes relations avec McDonald’s je me suis dit que j’allais ouvrir mon propre restaurant. J’ai suivi une formation de deux ans et j’ai obtenu ma licence. On m’a proposé d’ouvrir un restaurant chez moi, en Suède. Mais la conjoncture économique n’était pas très favorable et j’ai renoncé.

Entretien avec Romain Haas, envoyé spécial en Islande

A lire en intégralité dans Le Quotidien papier de ce mercredi