Jempy Drucker est un homme en vue dans l’équipe BMC, même s’il a manqué de réussite vendredi sur le Grand Prix E3. Dimanche, il sera au départ du Tour des Flandres avec une gourmandise non dissimulée !
Vous avez participé dimanche dernier à Gand-Wevelgem (NDLR : il a pris la 16e place), une classique d’anthologie par son scénario fou dû principalement aux mauvaises conditions météorologiques. Que ressent-on, physiquement et psychologiquement, au lendemain d’une telle journée ?
Jempy Drucker : En fait, je m’attendais à pire. Le soir de la course, j’étais vraiment cuit. Certes, lundi, je ressentais que j’avais fait 240 bornes dans la flotte, avec un vent incroyable, donc des bordures, des circonstances de course difficiles. Mais j’avais assez bien récupéré. Cela montre que ma condition est bonne, sinon ça n’aurait pas été le cas.
Pour vous, s’agissait-il du jour le plus dur passé sur un vélo ?
Oui, je pense. J’ai déjà pas mal de vécu, j’ai accumulé les saisons de cross. Mais là, c’était quand même impressionnant de voir des coureurs être soufflés comme une feuille par le vent. Passé le 70e kilomètre, c’était la course jusqu’à l’arrivée.
Lorsque l’Italien Luca Paolini, le vainqueur, dit que tous les coureurs qui sont arrivés rentreront dans l’histoire du cyclisme, vous partagez cet avis ?
(Il rit) C’est vrai, il a raison. C’était une course de guerriers. Mentalement, dans une telle journée, tu dois toujours te battre et même si tu étais lâché, cela semblait ne jamais se terminer.
Sur une classique flandrienne comme celle-là, parvenez-vous à vous faire plaisir malgré tout, ou pas du tout ?
Oui, ce sont des courses qu’on aime. Tous ceux qui sont au départ aiment ça. Nous ne sommes pas des coureurs normaux. Il nous manque un coin, quoi… (rires). Nous ne ressemblons pas vraiment aux grimpeurs ou aux coureurs des courses par étapes.
On connaît votre attachement à la Belgique et principalement à la Flandre. Vous sentez-vous dans la peau d’un Flandrien ?
Bien sûr! Ce sont les courses que j’aime. Pendant un an, je pense à ça. J’ai envie de vivre ces courses. Lorsqu’on termine la saison des Flandriennes avec Roubaix, je plonge tout de suite vers le 1er mars de l’année suivante pour le Het Nieuwsblad. Ces courses-là, il faut les aimer, sinon, c’est perdu.
Retrouvez l’intégralité de l’entretien du mercredi de notre journaliste Denis Bastien dans le Quotidien papier.