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Législatives : En Marche! tente de minimiser les tensions avec Bayrou


La lune de miel est-elle déjà terminée entre Emmanuel Macron et François Bayrou ? (photo AFP)

En Marche! tentait vendredi de minimiser les tensions avec François Bayrou, furieux du nombre qu’il juge trop bas de candidats MoDem sur la liste des investitures pour les législatives dévoilée la veille par le mouvement d’Emmanuel Macron.

A huit jours de la fin du dépôt légal des candidatures, En Marche! a présenté jeudi une liste de seulement 428 noms, sur le total des 577 circonscriptions. Une façon pour le président élu de ménager des ténors de droite comme de gauche, mais qui a fortement déplu au président du MoDem qui a convoqué un bureau politique vendredi soir, refusant de donner son « assentiment » à cette liste.

« Je convoque le bureau politique du MoDem demain (vendredi) soir en souhaitant que dans les heures qui viennent, un mouvement de raison permette des investitures communes dans toutes les circonscriptions comme Emmanuel Macron et moi en sommes convenus depuis le premier jour de notre entente », a-t-il déclaré jeudi soir à l’AFP.

Plusieurs responsables d’En Marche se sont efforcés vendredi de minimiser le désaccord entre les deux alliés.

Le secrétaire général du parti d’Emmanuel Macron, Richard Ferrand, a ainsi assuré le maire de Pau que tout allait « bien se passer » pour les législatives, notant qu' »une quarantaine » de candidats MoDem figurent déjà sur la liste des investis.

Y aura-t-il de nouveaux candidats MoDem, alors que près de 150 circonscriptions restent pour l’heure dépourvues de candidats? « Autant que nécessaire dès lors que ce sont les meilleurs candidats », a répondu M. Ferrand, pour qui « il n’y a rien de plus vieux qu’une colère de la veille ».

Benjamin Griveaux, porte-parole d’En Marche, a quant à lui expliqué que les choix ayant pu écarter des candidats MoDem étaient liés à « des questions de renouvellement essentiellement », assurant que « les choses vont s’apaiser ».

Parmi les candidats du MoDem pressentis et qui sont absents de la liste, on note la numéro deux du parti, Marielle de Sarnez, dont le nom a aussi été cité dans la composition du gouvernement, attendue en début de semaine.

Absent également, le secrétaire général du MoDem, Marc Fesneau qui a dit sur Twitter avoir lui-même demandé à être « retiré de la liste », soulignant qu’elle « n’a pas reçu l’assentiment du MoDem ».

Des erreurs, des ajouts et des blancs

Ont en revanche été ajoutées dans « la liste corrigée » transmise par En Marche! jeudi soir Geneviève Darrieussecq, maire de Mont-de-Marsan, et Leila Aïchi, sénatrice de Paris, toutes deux membres du bureau exécutif du MoDem.

Outre des ajouts, En Marche! a aussi corrigé dans la soirée pas moins de 10 erreurs par rapport à la première version dévoilée dans l’après-midi, et dont la publication avait déjà été retardée. Certaines ont fait du bruit, comme celles concernant Mourad Boudjellal, président du Rugby club toulonnais, qui n’a pas été investi contrairement à ce qui avait été annoncé.

Pour Manuel Valls, qui avait annoncé briguer l’investiture La République En marche !, créant un certain embarras, une forme de compromis a été trouvée: pas investi, il se présentera « en homme libre », sans candidat La République en marche face à lui.

En Marche! a aussi laissé des cases vides pour l’instant face aux membres du gouvernement Stéphane Le Foll, Jean-Marie Le Guen, Marisol Touraine ou Myriam El Khomri.

A droite, où certains « ont besoin d’un signal », selon un proche de M. Macron, Bruno Le Maire, Thierry Solère, le juppéiste Gilles Boyer ou encore Franck Riester sont dans le même cas.

Le chef de file des députés Les Républicains, Christian Jacob, a dénoncé vendredi « une attitude de petits politicards » dans « cette affaires des investitures » de La République en Marche, où « est totalement empêtré », selon lui, Emmanuel Macron.

Le mouvement a au contraire mis en avant ses promesses tenues en matière de renouvellement et de stricte parité, avec 214 femmes sur les 428 noms de la liste.

On retrouve pêle-mêle dans cette liste le conseiller communication de François Hollande, Gaspard Gantzer (Ille-et-Vilaine), le mathématicien Cédric Villani (Essonne) ou encore la torera Marie Sara (Gard).

Le Quotidien / AFP