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Leflochmoan (F91), attention il mord toujours !


Michel Leflochmoan montre le chemin à tout un club nostalgique de son âge d'or, quand il a ramené le titre cinq années consécutives. (Photo Mélanie Map's)

Il a suffi que Michel Leflochmoan repose son séant sur le banc du F91 pour que Dudelange redevienne cohérent dans le jeu. Meilleure attaque, meilleure défense… avant la venue du Fola, samedi.

Pour les entraîneurs de DN, c’est naturel : la différence entre le F91 d’aujourd’hui et celui des dernières années (toutes celles qui ont filé entre son départ de juin 2009 et son retour de juin 2015, que le club ait été champion ou pas), c’est Michel Leflochmoan. Ils sont nombreux à le dire avec la simplicité d’une évidence. Ils ne parlent pas forcément tactique, mais gestion humaine, style de management. Rien de précis, juste une impression. Mais bon sang, il a quoi de plus que les autres, Leflochmoan ?

La question embarrasse Jonathan Joubert, qui l’a connu il y a dix ans et le retrouve aujourd’hui. Lui aussi peine à mettre en mots son ressenti. «Il avait une formule qui marchait, et il l’a toujours.» Rien de plus concret ? «Disons qu’il garde sa méthode. Il a une équipe type ou plutôt une colonne vertébrale et il n’apporte que d’infimes retouches. Et les joueurs à qui il donne sa confiance lui donnent plus en retour.»

«C’est la preuve qu’on se bonifie avec l’âge»

Le même Michel Leflochmoan avait théorisé son job de la sorte, lors de sa première époque F91 : «Être coach, c’est gérer ceux qui ne jouent pas.» Et aujourd’hui, alors qu’une équipe type s’est dégagée, Joubert trouve que le vestiaire est «très tranquille». C’est donc que MLF n’a pas perdu la main.

Sur le terrain, tout roule. Pas de défaillance. Strassen et Hamm l’ont accroché, mais globalement, il a repris de sérieuses distances avec les équipes qui lui sont inférieures. Il a, notamment, passé quatre buts ou plus lors de ses trois dernières rencontres de championnat. Et puisque depuis quelques saisons c’était surtout offensivement que le F91 était parfois laborieux, le bilan dans ce domaine n’en est que plus explicite aujourd’hui : Da Mota n’avait plus marqué autant depuis 2010, Turpel a enfin trouvé de la régularité et Ibrahimovic, malgré sa discrétion et son manque de rendement offensif, n’a jamais autant bossé défensivement de toute sa carrière.

«C’est la preuve qu’on se bonifie avec l’âge, non ?, dit en souriant le manager de l’équipe 1, Sébastien Rémy, jadis pion incontournable du «Leflochmoan 1re époque». Dans sa gestion, depuis 2009, il a évolué. Sinon, ce ne serait pas un bon coach. Il a affaire à une génération plus individualiste. En tout cas, qui a reçu une formation très individualisée et qui a moins le besoin de vivre ensemble que nous avions à l’époque. Michel s’est adapté.»

Il est cependant resté le même à bien des égards. Il est l’homme qui connaît les prénoms de chaque membre du club ainsi que sa fonction, et même s’il souhaite visiblement être moins exposé médiatiquement que fut un temps, quitte à jouer au chat et à la souris avec la presse, on guette avec impatience sa gestion sportive des deux prochains rendez-vous. Après le Fola et Differdange, on en saura un peu plus long sur le Leflochmoan nouveau. S’il a surpassé le maître de 2005 à 2009 ou si la réalité d’un championnat ultra-serré peut le ramener vers les préoccupations qu’ont eu ses prédécesseurs…

Julien Mollereau