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Learning Factory : une usine école qui fait recette


A peine un an après son lancement, la Learning Factory, à Foetz, a déjà formé plus de 100 participants à l’efficience énergétique et a, au passage, bien rempli ses caisses.

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Le président de la Learning Factory, Robert Dennewald (à g.), et le ministre de l’Économie, Etienne Schneider, sont tout à fait satisfaits de la première année de fonctionnement de « l’usine-école ». (Photo : Fabrizio Pizzolante)

Fruit d’un partenariat public-privé, la Learning Factory, véritable « usine-école », a été créée pour apprendre aux firmes comment optimiser leur efficience énergétique. Preuve que la pratique est souvent plus fructueuse que la seule théorie, les entreprises qui s’y sont aventurées ont appris dans près de la moitié des cas à économiser sans avoir à investir.

Lancée en février 2014, la Learning Factory a été pensée comme une usine modèle dans laquelle les entreprises peuvent se former en pratique aux moyens de réaliser des économies d’énergie dans leurs processus de fabrication.

Il s’agit, à la base, d’un partenariat public-privé qui regroupe la Chambre de commerce, la Fedil, ArcelorMittal, Schneider Electric, Enovos Creos, Sudstroum, la commune d’Esch-sur-Alzette et l’État qui a fourni des locaux à Foetz pour accueillir l’usine modèle et a injecté un million d’euros dans le projet. ING, Axa et McKinsey sont aussi associés à cette aventure.

Un peu moins d’un an après son démarrage, les partenaires de la Learning Factory ont présenté hier un bilan qu’ils qualifient de « success story » dans le domaine du partenariat public-privé. L’usine-école a formé plus de 100 participants et a accompagné onze entreprises dans leur recherche d’efficacité énergétique. Cela ne représente pas moins de 53 jours de formation sur les équipements de l’usine à Foetz et 50 jours d’accompagnement en immersion sur les installations des firmes clientes.

La Learning Factory a rempli son rôle en ayant identifié, dans les entreprises clientes, 5,4 millions d’euros d’économies d’énergies potentielles à réaliser chaque année, dont 44 % ne nécessitent aucun investissement. Alors, si la formation à la Learning Factory est, bien entendu, payante pour les clients, le jeu en vaut la chandelle, d’autant plus que les entreprises intéressées peuvent voir 20 % du coût de leur formation pris en charge par des subventions d’État.

Selon la Learning Factory, les économies identifiées dans les entreprises clientes permettent de réduire les émissions de CO2 de 54 000 tonnes par an, ce qui correspond aux émissions annuelles moyennes de près de 26 000 véhicules.

Le ministre de l’Économie, Etienne Schneider, s’est dit hier ravi de voir ce projet connaître un vrai succès dès sa première année de fonctionnement. Il a souligné l’importance d’un tel outil pour améliorer l’efficience énergétique et l’efficacité opérationnelle des entreprises et donc leur compétitivité. Il s’est aussi réjoui de voir que le projet est rentable.

> Un modèle qui devrait séduire à l’étranger

La Learning Factory a en effet été conçue pour être une société commerciale qui se doit donc de faire des bénéfices et qui volera par la suite de ses propres ailes. Or, dès sa première année d’existence, l’usine école affiche un chiffre d’affaires de 682 000 euros, de 7 % supérieur à ce qui était prévu.

« Nous avons dégagé un cash flow qui nous permet d’investir dans le développement de nos outils et d’offrir de nouvelles prestations, sans devoir demander un effort financier supplémentaire de nos actionnaires », a souligné Robert Dennewald, président de la Fedil et de la Learning Factory.

Car si la ligne de production s’adresse d’abord aux industriels, ces processus d’optimisation, notamment sur le plan de la charge administrative, sont aussi destinés au secteur tertiaire, comme l’a d’ailleurs déjà expérimenté le centre hospitalier Emile-Mayrisch durant l’année. Suivant le principe du « learning by doing » et partant du principe qu’il vaut mieux montrer des exemples concrets plutôt que de parler théorie, la Learning Factory entend, avec ses nouveaux outils et nouvelles formations, attirer des PME, administrations publiques ou banques qui désirent, elles aussi, optimiser leur efficience énergétique.

La Learning Factory espère aussi à l’avenir séduire bien au-delà de la Grande Région avec sa singularité. Car si le concept d’usine-école existe en Europe et à l’international, elle est, selon ses fondateurs, le seul modèle du genre au monde qui se focalise spécifiquement sur l’efficience énergétique. Des pourparlers ont ainsi déjà été engagés avec le patronat français, le Medef, pour éventuellement inciter les entreprises hexagonales à venir se former à l’usine-école luxembourgeoise.

De notre journaliste Delphine Dard