Victime de l’explosion d’un siphon à chantilly, une mère de famille a obtenu une indemnité «à la hauteur» du terrible préjudice qu’elle a subi.
Le tribunal de grande instance de Montauban (France) a accordé plus d’un million d’euros en réparation des préjudices subis par une jeune mère de famille grièvement blessée par l’explosion d’un siphon à chantilly, a-t-on appris samedi auprès de son avocate.
La victime, âgée de 30 ans au moment des faits, avait eu la moitié du visage déformée, le crâne fracturé, une hémorragie intracranienne, sous l’effet de l’explosion du siphon alors qu’elle préparait une mousse le 21 décembre 2013, selon la Dépêche du Midi, qui divulgue samedi la décision de la juridiction civile.
L’indemnisation d’1,089 M.EUR pour la victime est «colossale, pour autant c’est pour toute une vie», et elle est «à la hauteur du préjudice subi», a déclaré Emeline Petitgirard, l’avocate de la victime et de sa famille.
Dangerosité connue depuis 2013
«Elle a eu une partie du visage emportée, mais le travail des chirurgiens a été assez stupéfiant et le préjudice esthétique in fine apparaît très peu. En revanche, il y a des séquelles très lourdes du traumatisme crânien: c’est une jeune femme qui ne peut plus travailler, qui n’a plus suffisamment d’autonomie et elle a perdu l’odorat et le goût», a expliqué l’avocate.
Fait assez rare, la justice civile «généralement assez frileuse en l’absence de décès», a également retenu le préjudice moral pour le compagnon de la victime et leurs enfants de 3 et 6 ans, tous trois présents au moment de l’explosion, a ajouté l’avocate.
Selon le jugement daté du 20 juin mais rendu public vendredi à l’expiration des délais d’appels, ils obtiendront chacun 10.000 euros.
Seuls l’importateur du siphon F2J.com qui commercialise le siphon sous la marque Ard’Time, et son assureur AXA, ont été condamnés.
Le tribunal n’a pas retenu la responsabilité du distributeur Auchan, auprès duquel la victime dit avoir acquis le siphon, sans pouvoir cependant fournir de «preuve quelconque de son achat». Mais il a estimé qu’Auchan n’avait pas « mis en place un dispositif efficace d’alerte de ses clients acquéreurs d’un siphon Ard’Time », dont la dangerosité était connue depuis mars 2013.