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Le RC Strasbourg de retour dans l’élite du foot français


Sacré champion de Ligue 2 vendredi soir, le club alsacien signe son retour dans l'élite du football français. (photo AFP)

En 2011, le Racing a failli disparaître, après une liquidation judiciaire qui l’a poussé en CFA2 (5e division). Et aujourd’hui, le RC Strasbourg est remonté en Ligue 1, élite qu’il n’avait plus fréquenté depuis la saison 2007-08.

Un nom pour incarner ce retour au premier plan ? Marc Keller, évidemment, ce Colmarien qui fut joueur du Racing, puis manager et aujourd’hui président, à 49 ans. Son profil n’est pas passé inaperçu: il est devenu récemment manager des équipes de jeunes à la Fédération française de football.

En coulisses, le rigoureux et discret dirigeant du RCSA (Racing club de Strasbourg Alsace) a initié et piloté le redressement financier et structurel du club avec l’aide substantielle des collectivités locales.

« La reconstruction s’est faite d’abord au niveau d’une éthique irréprochable et Marc Keller a réussi à la conserver tout au long du parcours. Il a été le déclencheur qui a su fédérer une équipe autour de lui. C’est du bonheur de discuter avec lui. Il est passionné, mais ce n’est pas une passion calculée, alambiquée. Il s’est engagé sincèrement et honnêtement. C’est beau », souligne Philippe Richert, président de la Région Grand Est.

« Il était normal de garder un niveau élevé de subventions, car nous considérions que c’était un accident et nous savions qu’il était accompagné d’un effort privé, complète Alain Fontanel, premier adjoint au maire de Strasbourg et ancien adjoint aux finances (2008-2014). Le Racing est bien plus qu’un club de foot. Le Racing fait partie de notre histoire, c’est un élément de notre patrimoine. »

La patte Laurey

Le retour en Ligue 1 acquis, il va désormais falloir pérenniser le club dans l’élite. Et rénover une Meinau vieillissante, ce à quoi planchent déjà les dirigeants et les élus. Strasbourg est revenu au sommet, et veut désormais y rester.

Pour en revenir à cette saison, la clé du succès est aussi à chercher du côté de l’entraineur Thierry Laurey, arrivé en début de saison en provenance du Gazélec Ajaccio, qu’il avait également mené du National à la L1.

Le technicien a su gérer au mieux un groupe homogène. Le coach a ainsi réussi à conserver tous ses joueurs sous pression, la meilleure façon pour que chacun se sente concerné. « C’était un luxe pour moi de pouvoir faire tourner sans abaisser le niveau de l’équipe », commente modestement Laurey.

La réussite alsacienne tient aussi au recrutement. En attaque, l’efficacité de l’international marocain Khalid Boutaïb et le réveil après la trêve du Belge Baptiste Guillaume, prêté par Lille, ont fortement pesé dans la balance.

Dans l’entrejeu, l’apport de joueurs estampillés L2, tel qu’Anthony Gonçalves, s’est avéré précieux dans le dernier tiers du championnat, tout comme le recrutement du jeune milieu Jean-Eudes Aholou au mercato hivernal.

« Un peuple incroyable »

En complément de ce recrutement malin, le staff alsacien a su s’appuyer sur des éléments clés du National, mais dont l’expérience en Ligue 2 était nulle. C’est le cas du Franc-Comtois Dimitri Liénard et de l’Alsacien Jérémy Grimm, mais aussi du défenseur Ernest Seka.

Le bouillant public strasbourgeois a aussi eu son importance. Avec 6500 spectateurs de moyenne en CFA2, et des records réguliers d’affluence dans le monde amateur (10.883 en CFA2, 20.000 en CFA, 26.700 en National), le club a pu compter sur un noyau dur dans le processus de reconstruction. En Ligue 2 cette saison, ils étaient presque 17.000 en moyenne à la Meinau.

Les Ultras Boys, descendus du quart de virage pour se replacer derrière le but de la tribune ouest cette saison, n’ont jamais fait autant de bruit pour assurer l’ambiance à la Meinau. « C’est de la bombe, y a pas plus à dire, c’est de la bombe », s’enflamme Boutaïb.

« Strasbourg et toute sa région, c’est vraiment un peuple incroyable. Si on en est là aujourd’hui, c’est aussi grâce à eux. Ils font tellement de bruit à la Meinau qu’on est obligés de se survolter, de se battre et de mouiller le maillot », renchérit Liénard.

Le Quotidien / AFP