Heinz Thews, personnalité incontournable du sport olympique luxembourgeois, est bien sûr du voyage en Islande. Que de chemin parcouru pour l’enfant de Verden, petite ville nichée dans le nord de l’Allemagne!
Programme chargé pour le directeur technique du COSL : Heinz Thews est bien sûr en terre islandaise. La semaine prochaine, il sera chef de mission pour les Jeux européens à Bakou. Le tout, avant de se concentrer sur les Jeux de Rio, qui se profilent déjà à l’horizon.
S’il est désormais rompu aux plus grandes manifestations sportives internationales, l’histoire débute pourtant à Verden, à une quarantaine de kilomètres de Brême, pour Heinz Thews. C’est dans cette petite ville qui compte aujourd’hui environ 27 000 habitants que grandit le petit Heinz, au début des années 1950.
Il n’y a pas grand-chose pour les enfants, alors lui et ses petits camarades font les 400 coups. Et touchent à tous les sports : «On se débrouillait. Jusqu’à l’âge de 12 ou 13 ans, on n’a pas eu un seul entraîneur. Mais on partait toute la journée et on a tout fait», résume Thews. À 18 ans, il part à l’armée. Au lieu des 18 mois réglementaires, il prolongera l’aventure de six mois : «J’étais officier, c’était mieux payé», confie-t-il.
Il rejoint ensuite Kiel, pour y étudier le sport, la germanistique et la géographie : «Ma femme vient de Kiel. Mon beau-père a deux cartes illimitées pour aller voir l’équipe de hand. Une, c’est déjà très rare, mais deux! J’ai moi-même étudié avec plusieurs joueurs qui ont évolué au THW», précise encore ce fan invétéré du Werder Brême, qui a coutume de dire que : «Quand on prend l’A1 en direction de Brême, on sent l’herbe du Weserstadion.»
En parallèle, il s’inscrit dans de nombreux clubs de sport, joue au foot, fait de l’athlétisme : «Je sautais 7 m en longueur et je valais 10″9 sur 100 m.» Sans oublier du tennis de table. Le ping, qui allait changer sa vie.
Une discipline qu’il a découverte à Verden : «On avait deux ou trois très bons joueurs. On a décidé de créer un club. Comme on n’avait pas de salle, on a pris un bar, on y a mis deux tables et c’était parti.»
À Kiel, il vient d’abord pour jouer. Mais rapidement, le club, en quête d’un entraîneur, va lui proposer ce poste. Thews décide de relever le défi. Avec brio : «Ça a tout de suite bien marché. On a remporté plusieurs titres de champion.» C’est avec les filles du TSV Kronshagen qu’il se distingue au plus haut niveau national allemand. Sa réussite tape dans l’œil de la fédération, qui fait appel à lui. Son parcours le mènera à Cologne ou encore auprès de l’équipe nationale belge juniors au début des années 1980.
Mais c’est en 1982 que sa vie va basculer. Et prendre une orientation luxembourgeoise, puisqu’il reçoit une offre en provenance du Grand-Duché : «Rien n’était planifié. C’était un poste d’entraîneur national, je me suis dit que je ferais cela pendant deux ans. De toute façon, c’était une toute nouvelle expérience.»
En fait de deux ans, Heinz Thews va rester deux décennies en place. C’est sous son égide que le double Ni-Regenwetter atteindra pratiquement les sommets de l’Europe et décrochera brillamment son billet pour les JO de Sydney : «Elles se sont qualifiées directement lors d’un tournoi à Rotterdam, en 1999. L’année suivante, elles étaient en Australie. Et un an plus tard, elles devenaient vice-championnes d’Europe», se remémore le technicien, qui a tour à tour été entraîneur national, head coach ou encore directeur sportif de la FLTT.
Après vingt ans de bons et loyaux services, Heinz Thews décide qu’il a fait le tour de la question. Et il postule au poste de directeur technique du COSL : «J’avais pour avantage de bien connaître l’envers du décor, ce qui me permettait d’appréhender les problèmes des différentes fédérations.»
Romain Haas
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