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Le PDG d’Air France-KLM préfère les « efforts aux sacrifices »


"Si la négociation aboutit et qu'il reste des sureffectifs, alors nous mettrons en place des mesures de départs volontaires", déclare Alexandre de Juniac. (photo AFP)

Le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a plaidé vendredi, dans un entretien au Monde, en faveur de négociations entre direction et syndicats pour éviter « les mesures les plus dures en 2017 » en privilégiant « les efforts aux sacrifices ».

Interrogé sur la mise à pied jeudi de cinq salariés, à la suite de violences commises en marge du CCE, le patron d’Air France-KLM a estimé que « les salariés ne comprendraient pas que ces actes inqualifiables, commis par une toute petite minorité incontrôlable, ne soient pas punis ».

« Le plan de réduction de nos activités, présenté le 5 octobre, comporte 2.900 suppressions d’emplois qui ne sont pas des licenciements secs dans leur très grande majorité », a déclaré M. De Juniac ajoutant qu’il restait « encore plusieurs semaines pour reprendre les négociations et éviter la mise en place des mesures les plus dures en 2017 ».

Faute d’accord avec les pilotes sur un premier plan de productivité et de croissance, la compagnie avait présenté le 5 octobre au comité central d’entreprise (CCE) un plan alternatif de « restructuration » menaçant 2 900 emplois (300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1 700 au sol).

Dans le premier plan, Air France demandait à tous les navigants de voler une centaine d’heures en plus par an, à salaire égal. « Si la négociation aboutit et qu’il reste des sureffectifs, alors nous mettrons en place des mesures de départs volontaires. Partout où la négociation sera réussie, il n’y aura pas de départs contraints », a-t-il déclaré au Monde ajoutant qu' »il n’y a eu aucun départ contraint depuis 2012″. « L’immobilisme n’est pas possible, c’est le déclin assuré », a-t-il estimé.

Demande de soutien à l’État

Quant à la position de l’État, actionnaire à hauteur de 17,6% d’Air France-KLM, M. De Juniac a souhaité qu’il lui donne des « armes » face à la concurrence. « Nous demandons aux pouvoirs publics des armes pour nous battre face à des concurrents parfois puissamment aidés par leurs États. Il faut développer une stratégie nationale et européenne de soutien et de promotion du transport aérien européen ».

La compagnie souffre de la concurrence féroce des compagnies du Golfe et asiatiques sur le long courrier et de celle des compagnies low-cost sur le moyen courrier. Face à la baisse de la recette par passager, M. De Juniac souligne par ailleurs la nécessité pour Air France-KLM d' »aller chercher la croissance là où elle est. C’est-à-dire dans les pays émergents et à l’est du monde ».

« Le marché chinois est désormais notre premier marché asiatique devant le Japon », a-t-il ajouté précisant que le groupe avait « deux coentreprises en Chine avec China Eastern et China Southern ». « Nous aurons des partenariats sur l’Inde, le Golfe Persique et l’Asie du Sud Est. Cela avance, mais les négociations sont longues ».

 

AFP / S.A.