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Le Parlement européen lève l’immunité de Jean-Marie Le Pen


Jean-Marie Le Pen avait parlé de "refaire une fournée la prochaine fois" en évoquant Patrick Bruel dans une vidéo. (photo AFP)

Les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg ont levé mardi l’immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen, demandée par la justice française afin de le poursuivre pour incitation à la haine raciale à la suite de propos concernant le chanteur Patrick Bruel.

Les députés européens ont suivi l’avis de leur Commission des affaires juridiques, qui avait estimé que les propos en cause ne s’inscrivaient pas dans le cadre des fonctions de l’eurodéputé d’extrême droite. La Commission avait également souligné que l’immunité d’un parlementaire européen « ne l’autorise pas à calomnier, diffamer, inciter à la haine ou à proférer des affirmations portant atteinte à l’honneur d’une personne ».

Coutumier des poursuites judiciaires pour ses propos, Jean-Marie Le Pen, aujourd’hui âgé de 88 ans, s’en était pris en juin 2014 dans une vidéo diffusée sur le site internet du parti Front national aux artistes engagés contre ce parti. Alors qu’on lui avançait le nom de Patrick Bruel, d’origine juive, il avait ajouté : « Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois ! ». Cette phrase avait suscité des critiques virulentes dans la classe politique française et au sein même du FN.

« Le mot fournée que j’ai employé n’a évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles », avait réagi Jean-Marie Le Pen. « S’il y a des gens de mon camp qui l’interprètent de cette manière, c’est que ce sont des imbéciles ! ».

Photos de Daech : Marine également dans le viseur

Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a par ailleurs annoncé lundi avoir reçu et transmis à la Commission des affaires juridiques une demande de levée d’immunité concernant Marine Le Pen et adressée par le parquet de Nanterre dans la banlieue parisienne.

Selon une source au Parlement européen, cette demande est liée à l’enquête pour « diffusion d’images violentes » ouverte à la suite de la diffusion par la présidente du FN sur son compte Twitter en décembre 2015 de photos d’exactions du groupe État islamique, en réponse à au journaliste Jean-Jacques Bourdin qu’elle accusait d’avoir dressé un parallèle entre son parti et Daech.

L’examen de cette demande peut prendre plusieurs mois.

Le Quotidien/AFP