Les enquêteurs tentaient jeudi d’établir si un « trésor » caché était à l’origine de l’assassinat des quatre membres de la famille Troadec, dont les restes continuaient à être recherchés jeudi dans la ferme du principal suspect, dans le Finistère.
C’est la mère de Pascal Troadec, le père de famille assassiné, et de Lydie Troadec, compagne du suspect, qui évoque cette piste dans une interview accordée au Parisien jeudi. « Cette affaire terrifiante trouve son origine dans un trésor composé de lingots et de pièces d’or que mon mari avait caché dans le garage de notre maison », raconte cette femme, dont le journal ne donne pas l’identité.
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Ce mystérieux trésor, dont on ne connaît pas le montant et dont l’existence n’a pas été confirmée, aurait été découvert en 2006 lorsque son mari, ex-artisan plâtrier, avait effectué des travaux dans un vieil immeuble à Brest. Une enquête patrimoniale est en cours pour trouver une trace de ce trésor, selon une source proche de l’enquête. « Aujourd’hui, il n’y a aucune évidence », a expliqué cette source, appelant à la « prudence ».
Selon la mère de Pascal Troadec, son fils aurait placé cet « or volé » à Monaco et Andorre. Lui et sa femme « voyageaient beaucoup », « leur situation financière a beaucoup changé au tournant de 2010 et 2011 », ajoute-t-elle. Interrogé jeudi, le procureur de Nantes Pierre Sennès n’a pas confirmé ces propos. Il avait précédemment indiqué, lors d’un point de presse, que le couple Troadec avait « des revenus convenables » et n’était pas endetté.
La « profonde rancœur » d’Hubert Caouissin
Lundi dans Le Parisien, la mère du suspect, Hubert Caouissin, affirmait de son côté que « cette histoire de lingots », c’était « n’importe quoi ». Pascal Troadec, 49 ans, était salarié depuis une dizaine d’années dans une PME spécialisée dans la fabrication d’enseignes luminaires, à Orvault (au nord de Nantes). Son épouse Brigitte, 49 ans, était employée dans un centre des impôts de Nantes. Lors de perquisitions à leur domicile, les enquêteurs ont par ailleurs découvert une réservation de billets d’avion au nom du couple pour le Portugal, du 10 au 14 avril.
En garde à vue dimanche, Hubert Caouissin a expliqué qu’il était persuadé « que Pascal Troadec avait récupéré des pièces d’or dans un cadre successoral, pièces d’or qui auraient dû être partagées avec le reste de la famille », ce qui a nourri « une profonde rancœur », avait expliqué lundi le procureur de Nantes. Ce serait le principal mobile à l’origine du meurtre de Pascal, sa femme Brigitte et leurs enfants Sébastien, 21 ans, et Charlotte, 18 ans.
Des fragments de corps humains et des bijoux appartenant aux victimes ont été retrouvés mercredi dans la ferme du suspect à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère), à une quarantaine de kilomètres de Brest, lors de recherches effectuées en présence d’Hubert Caouissin. En garde à vue, il a reconnu avoir tué les parents et les deux enfants Troadec, puis les avoir démembrés avant de brûler certains morceaux de corps et d’enterrer les autres dans le terrain de sa ferme. Les fouilles pour tenter de retrouver d’autres restes des quatre corps de la famille Troadec se poursuivaient jeudi. Au moins une trentaine de policiers et un médecin légiste étaient sur place, quadrillant les bâtiments de la ferme entourés de 32 hectares de terrain humide.
Le Quotidien/AFP
De nouveaux restes humains découverts
Des restes humains, ainsi que des objets dérobés dans la maison de la famille Troadec, ont été retrouvés jeudi lors des recherches au domicile du suspect, a indiqué le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès.
Les fouilles, entamées peu après 8h, se sont terminées vers 17h. « Les recherches se sont poursuivies aujourd’hui. Elles ont permis de continuer à découvrir des restes humains, également des bijoux et des objets qui avaient été dérobés dans la maison d’Orvault, notamment des ordinateurs », a précisé le procureur. Ces objets ont notamment été découverts dans une zone très marécageuse de la propriété.