Canal+ ne pourra pas s’allier avec son rival BeIN : l’Autorité de la Concurrence a refusé d’autoriser son projet d’accord exclusif de distribution des chaînes BeIN Sport en France. Un échec majeur pour le groupe de Vincent Bolloré.
« Ce projet d’accord, dont nous ne connaissions pas tout, comportait un risque de collusion dans les droits sportifs, car les deux acteurs auraient détenu 80% des droits sportifs, et la Ligue de foot était inquiète », a expliqué le président de l’Autorité Bruno Lasserre lors d’un point de presse. « Un accord n’a pas pu être trouvé sur des concessions qui auraient permis de limiter ces risques concurrentiels. Nous avons préféré dire non », a-t-il dit.
« Les conditions n’étaient pas remplies pour lever les injonctions qui s’opposaient à l’accord », notamment celle qui interdit jusqu’en 2017 à Canal+ de distribuer une chaine en exclusivité. Ces injonctions avaient été imposées pour 5 ans à Canal+ en 2012, lorsqu’il avait racheté son rival TPS.
« Mais nous reverrons tout cela dans un réexamen d’ensemble dans un an, car ces injonctions prennent fin à l’été prochain. Nous allons tout remettre à plat et définir un cadre clair et prévisible » pour Canal+. Pour lui, Canal+ continue à proposer une offre « trop chère » et doit « revoir son modèle économique » : « la clientèle de Canal+ vieillit et s’érode, du côté des jeunes ces offres apparaissent chères ». Il a rappelé que le groupe « Canal+ est largement rentable », malgré la baisse de ses abonnés en France et la hausse des droits sportifs .
Le projet d’accord, sur lequel le CSA avait déjà émis des réserves, prévoyait la diffusion en exclusivité des chaînes BeIN Sports pour cinq ans, pour un montant global de 1,5 milliard d’euros minimum. Ce refus est un coup dur pour Canal+ en France, qui a perdu 550.000 abonnés en 5 ans et a plongé dans le rouge, avec un déficit de 400 millions d’euros cette année, selon le groupe.
Le Quotidien / AFP