Le 8 février… 1914, voilà la date de la seule victoire luxembourgeoise sur les Bleus ! Retour sur un match forcément un peu particulier.
Seize fois. À ce jour, le Luxembourg a affronté 16 fois son homologue français. Pour 15 succès hexagonaux et un exploit donc luxembourgeois. Et ce dernier n’est pas du genre tout jeune. Loin de là même. Il a plus d’un siècle puisqu’il date du 8 février… 1914.
Inutile de dire que les époques ne sont pas vraiment comparables avec ce qu’on verra ce samedi soir. Le quotidien et les préoccupations des joueurs d’alors n’avaient rien à voir, surtout à quelques mois d’une première guerre mondiale dont certains ne sortiront pas vivants… D’ailleurs ce jour de février, les Bleus étaient privés de bon nombre de joueurs retenus par leurs obligations militaires, la fédération française ayant effectué trop tard la demande pour les faire libérer. C’est ainsi que quelques éléments qui avaient participé aux victoires 1-4 en 1911 et surtout… 8-0 en 1913 manquaient donc à l’appel dans les rangs hexagonaux.
Des gens sur les toits des maisons
Pour autant, personne n’avait vu venir l’exploit luxembourgeois. Ce n’est pas par hasard si le lendemain de la rencontre, le journal L’Auto, l’ancêtre de L’Équipe, parlait de «catastrophe» ou lançait une tirade du genre : «il vaudrait beaucoup mieux rester chez soi plutôt que d’aller faire ridiculiser notre football à l’étranger», comme le rappelait voici quelques jours sur son site internet le magazine français So Foot.
Il est difficile de savoir le nombre de spectateurs présents à Luxembourg pour cette rencontre (certaines sources évoquent 3 000 personnes, d’autres 5 000 sans qu’aucune vérification ne soit possible), les écrits de l’époque rapportent qu’un bon millier de personnes qui n’avaient pas eu la chance d’obtenir une place s’étaient massées tout autour de l’enceinte, sur des palissades ou sur les toits des maisons pour assister au spectacle.
Un héros à 4 buts
Car forcément, le petit Luxembourg qui fait la nique au grand voisin français, c’est attirant. Et ce jour-là, l’équipe menée par le capitaine Victor Kauth, du club d’Hollerich-Bonnevoie, l’a emporté 5-4, après avoir été menée 2-3 à la pause. Et le grand bonhomme du match fut un autre joueur d’Hollerich-Bonnevoie : Jean Massard. Un garçon qui n’avait pas encore la vingtaine, mais qui ce jour de février 1914 planta la bagatelle de… 4 buts à un onze hexagonal privé de son gardien titulaire (Zénon Bernard ayant inscrit celui du 4-3). De quoi faire rêver à tous les coups un Aurélien Joachim…
Julien Carette
Les héros de 1914
Didier Eugène
Schmit Thomas
Wirtz Bernard
Faber Josy
Rizzi Auguste
Voelker Jean-Pierre
Hoffmann Henri
Thill Emile
Kauth Victor
Massard Jean
Bernard Zénon