Le Français Salim Benghalem, bourreau présumé de l’organisation Daech (EI), a été condamné jeudi en son absence à 15 ans de prison au procès à Paris d’une filière d’acheminement de jihadistes en Syrie.
Visé par un mandat d’arrêt international, inscrit sur la liste noire des États-Unis, Salim Benghalem, 35 ans, se trouverait toujours en Syrie, où il s’est installé en 2013. Poursuivi pour son rôle dans l’acheminement de jihadistes français, ce combattant de Daech s’était montré « furieux » quand ces hommes avaient fait défection une fois arrivés en Syrie, avait expliqué le procureur en requérant une peine de 18 ans de prison contre lui.
Ancien délinquant de droit commun radicalisé en prison, Benghalem a fréquenté un groupe d’islamistes parisiens à sa libération en 2010. Il a alors rencontré les frères Kouachi, auteurs de l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo il y a un an jour pour jour, et Amédy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher le 9 janvier 2015.
Son envergure n’a semble-t-il cessé de croître depuis son départ pour la Syrie. Conducteur de poids lourds à son arrivée, il serait passé aux interrogatoires des prisonniers de l’EI. Dans son réquisitoire, le procureur avait souligné sa « dangerosité maximale », estimant qu’il présente le « profil » des auteurs des attentats parisiens du 13 novembre. Tout en soulignant son « rôle proéminent » dans le dossier jugé, le président du tribunal a souligné que les « éléments postérieurs » ne pouvaient être retenus contre Benghalem dans l’évaluation de la peine.
Dans une vidéo de propagande diffusée en février 2015, Benghalem menace la France, exprime sa joie après les tueries de janvier et appelle des cellules dormantes à prendre les armes contre les citoyens français. Il est soupçonné d’avoir été l’un des geôliers de quatre journalistes français, otages en Syrie pendant dix mois en 2013-2014, avec Medhi Nemmouche, auteur présumé de l’attaque contre le musée juif de Bruxelles en 2014. Il fait l’objet d’une procédure judiciaire séparée pour ces faits.
AFP