Après le choc entre Strassen – Hamm (1-1), on a demandé à certains techniciens ce qu’ils pensaient vraiment du niveau d’une Promotion d’honneur vantée pour son niveau de jeu. Les avis sont partagés.
Le RM Hamm de Linn (n°8) et l’UNA Strassen d’Agovic animent la tête d’une PH qui semble coupée du reste du corps… (Photo : Jacques Patricola)
Cette saison, c’est difficile de faire un pronostic car toutes les équipes se sont vraiment renforcées. Je crois qu’on n’a jamais eu une PH aussi forte. » C’est, grosso modo, ce que les entraîneurs déclaraient à l’unisson avant le début de la saison. Après huit mois de compétition, le discours a quelque peu évolué et a même laissé parfois place à un certain scepticisme…
> Patrick Grettnich (43 ans, entraîneur de Strassen, 3e de PH) : « Dans son ensemble, le niveau n’est pas foncièrement plus élevé »
« La formulation de la question me fait déjà rire. Mon père, lui, est plutôt du genre : « C’était mieux avant… » Dans ce cas, ce serait plutôt « c’est mieux maintenant ». Sur ces dix dernières années, j’en ai passé huit en PH alors je comprends que vous m’appeliez (il rit)… Si on regarde les résultats du trio de tête, Coupe de Luxembourg compris, il ne fait aucun doute que les trois premières équipes ont leur place en BGL Ligue. Rodange, également, a du potentiel. Mais ça, ce n’est pas propre à cette saison. Quand j’étais à Etzella et que nous sommes montés avec Canach et Wiltz (NDLR : saison 2011/2012), c’était costaud aussi ! Ceci dit, faut bien reconnaître que le niveau a considérablement augmenté.
Cela s’explique aussi par un recrutement plus ambitieux. Prenez Hamm, ils ont quatre ou cinq joueurs venant du milieu professionnel ou semi-professionnel. Je ne sais pas si un club de PH en a déjà eu autant ! Le Racing aussi s’est renforcé : ils ont Mokrani qui était convoité par des clubs de BGL Ligue. Mais aussi un Vairelles ou un Farina qui a joué en 1re division française (NDLR : avec Évian). Récemment, on a vu Benichou et Ribeiro débarquer à Mondercange. Ce sont quand même deux bons joueurs de BGL Ligue. Quand je jouais à Etzella, on avait un groupe de 17-18 joueurs. Désormais, ils ont 22 à 24 éléments. Du coup, pour retrouver du temps de jeu, certains sont obligés de redescendre d’un cran et vont renforcer des clubs de PH. C’est le cas d’Erpeldange qui compte pas mal d’anciens joueurs de l’élite. D’ailleurs, comme beaucoup d’autres avant d’entamer la saison, l’équipe se voyait jouer la montée. Lors des présentations de clubs parues dans Le Quotidien, j’avais quand même relevé que dix clubs visaient la montée… Ce qui pose la question de l’homogénéité. Et dans son ensemble, le niveau de cette PH n’est pas foncièrement plus élevé que par le passé. »
> Nedzib Selimovic (51 ans, ex-entraîneur du Swift, de Strassen et de Mühlenbach) : « Le jeu est plus structuré, plus intelligent »
« Je suis allé voir Strassen – Hamm, dimanche, et si je devais comparer cette équipe de Strassen à celle que j’avais quand j’y étais entraîneur, ça n’a plus rien à voir. Là, c’est une Formule 1 ! Et sur ce que j’ai vu, Strassen est plus costaud que Hamm. C’est dommage qu’il n’a pas eu le physique nécessaire pour bousculer davantage Hamm en seconde période. Mais ce n’est pas un hasard si cette équipe fait partie d’un trio de tête qui s’est détaché assez vite. Le jeu est plus structuré, plus intelligent. Pour moi, cette PH est plus relevée, ça ne fait aucun doute! Dommage que Rodange ait lâché bêtement des points par-ci par-là et que le Swift ait peut-être manqué d’ambition, alors qu’il était capable à mon avis de figurer dans le top 5. Il y a aussi une équipe comme Mühlenbach qui – je suis bien placé pour en parler – ne serait pas en si mauvaise posture si tous les joueurs avaient effectué la préparation d’avant-saison… Mühlenbach devrait être dans le top 5. »
Retrouvez l’intégralité de cet article de notre journaliste Charles Michel dans Le Quotidien papier de ce mardi.