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Le coût social de l’alcool et du tabac s’élève à 240 milliards d’euros par an


Le poids économique de la consommation d'alcool et de tabac en France s'établit à 120 milliards d'euros pour chacune de ces substances, bien loin de celui des drogues illégales, évalué à 8,7 milliards, selon un rapport. (Photo : Eric Feferberg)

Le poids économique de la consommation d’alcool et de tabac en France s’établit à 120 milliards d’euros pour chacune de ces substances, bien loin de celui des drogues illégales, évalué à 8,7 Mds, révèle vendredi une étude publiée par l’Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT).

Cette étude, subventionnée par la Direction générale de la Santé, visait à mesurer le «coût social» des drogues, c’est à dire le coût monétaire des conséquences de la consommation et du trafic des drogues licites et illicites.

Il prend en compte les «coûts externes» (composés notamment de la valeur des vies humaines perdues, les pertes de qualité de vies, ainsi que les pertes de production), et le coût pour les finances publiques (les dépenses de prévention, de répression, de soins, les économies de retraites non versées et les recettes des taxes sur l’alcool et le tabac).

L’étude réalisée par Pierre Kopp, professeur à l’université Paris 1 et chercheur au centre d’économie de la Sorbonne, qui s’est basé sur des données de 2010, montre que le coût social de l’alcool et du tabac est bien supérieur à celui des drogues illégales.

Ces chiffres sont à rapprocher des 13,4 millions de fumeurs et des 3,8 millions «d’usagers à risques d’alcool». Les usagers problématiques de drogues illicites sont quant à eux estimé à 300.000.

Les «coûts externes» représentent l’essentiel du coût social de chaque drogue, notamment en raison des «pertes en vie humaines». Le nombre de vies perdues chaque année s’élève à 49.051 pour l’alcool, 78.966 pour le tabac, et 1.605 pour les drogues illicites.

Avec un coût pour une année de vie perdue fixé à 115 000 euros, les décès liés à l’alcool reviennent à près de 66 Mds et ceux liés au tabac à près de 62 Mds. Cette différence, alors que le nombre de décès liés au tabac est plus important, s’explique par les décès prématurés liés à l’alcool (moyenne d’âge 63 ans, contre 71 ans pour le tabac), et les nombreux décès accidentels engendrés par l’alcool, qui touchent souvent les jeunes.

Le coûts des vies perdues pour les drogues illicites s’élève à 2,7 Mds. La perte de qualité de vie, liée aux maladies engendrées par ces drogues, arrive en deuxième position: elle représente plus de 39 Mds pour l’alcool, plus de 31 Mds pour le tabac, et 2,6 Mds pour les drogues illicites.

Le coût des soins arrive en troisième position (près de 26 Mds pour le tabac, 8,5 Mds pour l’alcool et 1,4 Md pour les drogues illicites).

AFP/M.R.