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Le chroniqueur gastronomique Jean-Pierre Coffe est décédé


Jean-Pierre Coffe, célèbre pour son franc-parler et ses coups de gueule contre la malbouffe, est mort à l'âge de 78 ans. (Photo : AFP)

« C’est de la merde! »: Le chroniqueur gastronomique français Jean-Pierre Coffe, célèbre pour son franc-parler et ses coups de gueule contre la malbouffe, est mort à l’âge de 78 ans, après avoir imposé pendant trente ans son personnage truculent sur les ondes et sur les écrans.

« Jean-Pierre Coffe était un bon vivant et avait le goût de partager avec ses amis et les Français le plaisir des rencontres et des saveurs », a réagi mercredi le président François Hollande dans un communiqué. « Il a contribué à redonner à notre gastronomie tout son prestige, mais aussi toute sa simplicité. Il voulait la mettre à la portée de tous », a-t-il ajouté.

Jean-Pierre Coffe, qui avait collaboré avec de nombreux médias, était encore l’un des chroniqueurs de l’émission les Grosses Têtes animée par Laurent Ruquier sur RTL. Selon la radio qui a annoncé son décès, il continuait à venir chaque semaine et y était encore allé ces derniers jours.

« J’aimerais tant qu’il m’engueule encore », a tweeté mardi soir Laurent Ruquier, en hommage au critique gastronomique. Selon plusieurs médias, il s’est éteint dans la nuit de lundi à mardi dans sa maison de Lanneray, au sud de Paris, dans des circonstances qui n’ont pas été divulguées. Crâne rasé, ses célèbres lunettes rondes et colorées sur le nez, ce bon vivant piquait volontiers des colères, comme ses célèbres sorties contre le jambon sous vide.

Peu de médias ont échappé à ses coups de gueule poussés pendant une trentaine d’années à la télévision (il a commencé sur Canal Plus en 1984 et a passé près de dix ans sur France 2 aux côtés de Michel Drucker) ou à la radio. Convaincu que l’on pouvait bien manger pour pas cher, Jean-Pierre Coffe appelait les consommateurs à « changer leurs habitudes alimentaires ». L’animateur, qui affirmait toujours payer l’addition dans les restaurants parce que « la liberté est à ce prix-là », a également signé une soixantaine d’ouvrages sur la cuisine et le jardinage.

« Seul contre les groupes alimentaires »

Dans une autobiographie parue en mai 2015, « Une vie de Coffe », il évoquait son enfance difficile (rejeté par sa mère, placé en famille d’accueil), mais aussi sa souffrance quand son ex-femme avait décidé d’avorter ou lorsqu’il perdit sa fille emportée par un cancer à 37 ans. Il confiait également sa bisexualité. Avant cela, en 2013, il avait publié « Arrêtons de manger de la merde » (Flammarion). En 2002, il proposait de passer « A table en famille avec quinze euros par jour » (Plon).

« Je suis tout seul contre des groupes alimentaires qui n’arrêtent pas de me mettre des bâtons dans les roues », se plaignait-il en 2005. Pourtant, il a enchaîné les publicités pour les marques. Après une mission pour Carrefour dans les années 2000, il a vanté les mérites des yaourts Weight Watchers. Et surtout, en 2009, il a mis son image au service de la chaîne de hard discount Leader Price.

Les critiques ont été nombreuses, mais il en fallait plus pour faire vaciller cet homme qui avait trouvé son premier emploi grâce à un billet publié dans le Figaro annonçant: « Ne sait rien faire, mais plein de bonne volonté ». Ce qui lui avait permis de commencer à la direction commerciale d’une marque de papier à cigarettes. Jean-Pierre Coffe, dont le père est mort à la guerre en 1940, deux ans après sa naissance, a été élevé dans une maison bourgeoise par sa mère, coiffeuse, sa grand-mère cuisinière et son grand-père maraîcher.

Placé dans une famille en tant que pupille de la nation, il a également passé une année dans la campagne jurassienne. Adolescent, il rêvait de devenir comédien. Il est d’ailleurs apparu dans plusieurs films dans les années 70 et 80 (« Violette Nozière » de Claude Chabrol, « La clé sur la porte » d’Yves Boisset…) ainsi que dans des téléfilms.

Le Quotidien/AFP